Passer la nuit sur un brancard augmente de près de 40% le risque de décès des personnes âgées
L'étude "No bed night", qui s’est déroulée du 12 au 14 décembre 2022 dans 97 services d’accueil des urgences en France, a inclus un total de 1 598 patients de plus de 75 ans hospitalisés après passage aux urgences. Elle visait à évaluer l'impact sur ces patients de la surcharge des services hospitaliers, alors confrontés à une triple épidémie covid, grippe et bronchiolite. Après avoir pris en compte l'âge, les comorbidités et la gravité initiale des patients, cette étude, dont les résultats viennent d'être publiés dans Jama Internal Medicine, montre que le fait de passer une nuit aux urgences est associé à un risque significativement plus élevé de décès intra-hospitalier : une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente de près de 40% le risque de mortalité hospitalière, qui passe ainsi de 11,1% à 15,7%. Si tous les patients de cette étude avaient pu être admis avant la nuit dans une chambre d’hospitalisation, 3% des décès auraient pu être évités, conclut l'étude. Pour les patients les plus fragiles, ceux dont l'autonomie est limitée et qui nécessitent une assistance au quotidien, le risque de mortalité est même doublé. Cet effet délétère est également démontré sur les complications qui peuvent survenir durant l'hospitalisation (infections nosocomiales, chutes, escarres…). "Il reste à étudier l'impact sur la dépendance, sur la perte de l'état fonctionnel sur ces patients", a commenté au micro de Jama le Pr Yonathan Freund, l'un des deux urgentistes ayant coordonné l'étude. "Des mesures doivent être prises pour éviter autant que possible cette surmortalité, et l’objectif de 'zéro lits brancards' aux urgences en particulier pour les patients de plus de 75 ans doit être considéré comme un objectif de santé publique", insiste le communiqué de l'AP-HP.
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