L'hôpital de Carcassonne inondé, Buzyn salue "la résilience" du personnel [PHOTOS]
L'établissement, construit en zone inondable, n'a pas été épargné par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur l'Aude dans la nuit de dimanche à lundi, provoquant la mort de 12 personnes. L'accès difficile à l'hôpital a contraint la direction à déprogrammer des activités hier et aujourd'hui.
"Voilà ce qui arrive quand on construit un hôpital tout neuf en zone inondable connue", s'agace sur Twitter le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). Exerçant à Carcassonne, le radiologue a partagé des photos des sous-sols de l'hôpital, inondés, prises par des membres du personnel.
Hôpital de #Carcassonne #Aude #inondation Romain Guilloteau pic.twitter.com/SqGb7f8Vqt
— Météo Pyrénées (@Meteo_Pyrenees) 15 octobre 2018
"Le centre hospitalier de Carcassonne a été très gravement touché par les inondations", a confirmé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ce mardi matin sur FranceInfo, informant qu'une cellule de crise médico-psychologique avait été activée pour tous les sinistrés des inondations. Le déluge qui s'est abattu sur la région dans la nuit de dimanche à lundi -l'équivalent de trois mois de pluie- a surpris tout le monde par son ampleur exceptionnelle. L'hôpital, construit en 2014, a été inondé lorsque le bras de l'Aude situé à moins de 1 km de là est sorti de son lit. L'établissement a été construit "en surplomb d'une zone inondable", reconnaît son directeur Alain Guinamant. Il est entouré de bassins censés recueillir l'eau en cas de fortes pluies. "Les études s'étaient fondées sur les plus hauts niveaux de crue", précise le directeur au HuffPost. Infiltrant les sous-sols de l'hôpital, l'eau a endommagé des locaux techniques, ainsi que le système des ascenseurs. Lundi matin, plusieurs voitures charriées par les eaux barraient l'accès à l'hôpital, contraignant la direction à déprogrammer des rendez-vous et des interventions. Les véhicules ont été dégagés hier et la majorité des activités ont pu reprendre ce mardi. Agnès Buzyn a salué "la très forte mobilisation des personnels de santé". Dans l'impossibilité de rentrer chez eux et en l'absence de relève, les soignants sont en effet restés sur le pont. "Je tiens à souligner vraiment leur résilience", a-t-elle insisté. "Je suis particulièrement malheureuse pour ces professionnels qui ont été touchés par l'attentat de Trèbes, qui ont eu à gérer les blessés, qui maintenant ont à gérer ces inondations et donc je tiens vraiment à remercier tous les agents de cet hopital." Interrogé sur l'implantation de l'hôpital en zone inondable, la ministre a fait valoir que "malheureusement" la construction des établissements de santé repose sur "des plans et des décisions qui sont prises parfois dix à quinze ans à l'avance" sans prendre en compte l'évolution des normes. "Nous allons regarder ce qu'il est possible de faire pour que cela ne survienne plus car des ascenseurs hors service dans un hôpital aujourd'hui ça me pose un énorme problème", a-t-elle relevé. [avec francetvinfo.fr et Huffingtonpost.fr]
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