Manque de personnel à l'hôpital : des femmes enceintes guyanaises évacuées aux Antilles
Des femmes accouchant avant terme et les nouveau-nés prématurés de Guyane française sont actuellement évacués vers les Antilles car ils ne peuvent pas être pris en charge par l'hôpital de Cayenne, à cause d'un manque de personnel.
Depuis fin juin, cinq femmes enceintes et quatre grands prématurés suivis par le centre hospitalier ont ainsi été évacués, selon la direction de l'hôpital. Ces transferts résultent de l'impossibilité du service de réanimation néonatale d'accueillir toutes les patientes. Pour y remédier, "des transferts sont organisés sur les Antilles et concerne des transferts in-utéro (après accord de la future parturiente) et des bébés", a ajouté la direction. Depuis le 30 juin, des médecins de l'hôpital de Cayenne et des médecins réservistes du CORRUSS (Centre opérationnel de réception et de régulation des urgences sanitaires et sociales) sont mobilisés car la moitié, voire plus, de la dizaine de praticiens du service ne sont pas à leur poste. Selon un autre médecin, ces défections s'expliquent par "trois ans de surmenage et de sous-effectifs. On travaille un nombre d'heures au-delà du raisonnable, sous restrictions budgétaires. L'équipe est très méritante et travaille 6 jours sur 7, à raison de 70 heures par semaine. Donc, au bout d'un moment, ça craque". La direction a, de son côté, justifié les absences par des "congés annuels plus des arrêts maladies". Ce dysfonctionnement coïncide avec l'ouverture d'une enquête par le parquet de Cayenne, suite aux décès survenus dans ce service hospitalier en juillet-août 2016 de cinq grands prématurés "des suites d'une infection nosocomiale", avait alors indiqué l'ARS, précisant que "le staphylocoque doré est un germe très banal, surtout en milieu tropical". [Avec AFP]
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