EXCLUSIF. L'Ordre autorise Cahuzac à exercer la médecine générale en Corse

19/06/2019 Par Aveline Marques
Déontologie
Selon les informations d'Egora, le Cnom, réuni en formation restreinte le 13 juin dernier, a jugé que Jérôme Cahuzac était apte à exercer la médecine générale.

  Condamné en mai 2018 à 4 ans de prison  dont 2 ans ferme pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, Jérôme Cahuzac bénéficie d'une seconde chance. Non seulement l'ancien ministre du Budget échappe à la prison grâce au port du bracelet électronique, mais il vient d'être autorisé par l'Ordre à exercer la médecine générale en Corse du Sud, où il s'est installé. En effet, d'après une source proche du dossier, le Conseil national de l'Ordre, réuni en formation restreinte jeudi 13 juin, l'a jugé apte à exercer la spécialité. Sollicité par Egora, le Cnom a confirmé cette information, mais n'a pas souhaité la commenter. En novembre dernier, le Cnom avait suspendu l'autorisation d'exercice délivrée par le Conseil régional de l'Ordre corse, suite à la plainte contre Cahuzac d'un généraliste parisien. En réaction, des élus ordinaux corses avaient menacé de démissionner. Pour le Dr Alain Choux, le médecin parisien à l'origine de cette plainte, l'ancien ministre ne "satisfait pas aux conditions d'exercice : d'une part une condamnation à deux ans de prison ferme ; d'autre part l'absence de formation indispensable pour exercer la médecine générale".

La formation restreinte du Cnom -dont les décisions ne sont pas rendues publiques- en a donc jugé autrement. Composée d'élus ordinaux, cette formation est chargée de se prononcer sur le maintien, le rétablissement ou le retrait de l'inscription d'un praticien à son tableau. Elle peut suspendre temporairement un médecin pour état pathologique ou insuffisance professionnelle. Elle est composée de 13 membres : le conseiller d'Etat, qui siège de droit, et douze conseillers nationaux. Rappelons que Jérôme Cahuzac a été sanctionné par l'Ordre en 2014 : pour avoir déconsidéré la profession en mentant devant l'Hémicycle, l'ancien ministre avait écopé de trois mois de suspension. Sa condamnation par la justice en mai 2018 n'étant pas assortie d'une interdiction d'exercer la médecine, l'ancien spécialiste des implants capillaires avait pu exercer en tant que généraliste en Guyane l'été dernier. Il est désormais libre d'accepter le poste de "clinicien hospitalier à temps partiel" que lui propose l'hôpital de Bonifaccio. S'il le souhaite encore. En butte à l'hostilité de certains de ses pairs, Jérôme Cahuzac avait laissé entendre auprès de ses proches qu'il renonçait à exercer de nouveau la médecine.

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