"Je n’ai jamais incité les gens au suicide" : un médecin pro-euthanasie soupçonné de trafic de penthotal
"A 7 heures du matin, cinq gendarmes m'ont réveillé. Très corrects, ils ont perquisitionné ma maison, mon ordinateur, mon téléphone portable, mes papiers... Ils cherchaient la confirmation d'un trafic de penthotal”, a raconté à France Bleu le médecin de Velleron (Vaucluse), qui assure n’avoir “jamais commandé [lui-même] ce produit” mais reconnaît avoir aidé des patients à mourir. Le médecin retraité, membre de l’association Ultime Liberté qui milite pour “la liberté de choisir sa mort”, est placé en garde à vue le 12 janvier. Dans le même temps, dans toute la France, une dizaine d’autres adhérents de l’association, âgés de 60 ans à 80 ans, sont interpellés dans le cadre d’une information judiciaire pour trafic de pentobarbital, un puissant anesthésiant interdit en France depuis 1996. Ces personnes sont soupçonnées d’avoir aidé d’autres membres à se procurer les doses létales de barbiturique en leur transmettant une adresse mail cryptée pour commander à l’étranger des flacons de pentobarbital.
Tous les adhérents ont été relâchés à l’issue de leur garde à vue, “sans poursuite à ce stade”. “Faire passer 36 heures de garde à vue à un médecin qui n’a fait qu’accompagner des malades en fin de vie, de façon, bien sûr, tout à fait bénévole, ça a de quoi surprendre”, a expliqué au Dauphiné libéré le médecin de Velleron qui soupçonne une volonté de dissoudre l’association Ultime Liberté ou une volonté politique. Une enquête préliminaire avait été ouverte au cours de l’été 2019 après le signalement par les Etats-Unis d'une liste de destinataires français de colis pouvant contenir ce puissant anesthésiant. Après une première série de perquisitions ayant permis de découvrir 130 flacons contenant du Pentobarbital chez plus de 120 acheteurs, une information judiciaire pour importation en contrebande de marchandises dangereuses pour la santé publique, exercice illégal de la profession de pharmacien et publicité en faveur de produits ou méthodes permettant de se donner la mort avait été ouverte en juin 2020. “On n'a jamais incité les gens au suicide. Je n'ai jamais fait de publicité en disant aux gens 'venez me voir, je vais vous aider à mourir'. Je peux être inculpé de publicité pour des produits interdits, car je suis passé plusieurs fois à la radio ou à la télé mais j'ai accepté les interviews pour faire avancer les choses. Et j'espère qu'elles vont avancer”, martèle le médecin de Velleron qui plaide pour une évolution de la loi française permettant aux malades d’accéder à ces produits en fin de vie. [avec France bleu Velleron et le Dauphiné libéré]
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