Le ministère de la Santé a jugé "regrettables" les propos tenus récemment par l'infectiologue Christian Perronne, qui a affirmé que les malades du Covid représentaient une aubaine financière pour médecins et hôpitaux. "Un médecin généraliste qui déclare un test Covid positif pour l'un de ses patients, il touche de l'argent. Donc il a intérêt à faire beaucoup de tests", a déclaré le 15 octobre dernier le Pr Perronne sur Sud Radio. Des propos qui ont immédiatement suscité un tollé sur les réseaux sociaux et ont notamment poussé la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques (FFMVT) à le démettre de ses fonctions de vice-président. Le ministère a quant à lui réagi et qualifié les propos de l’infectiologue de “regrettables”. "Dans le cadre d'un exercice professionnel déjà dense : le ministère doute donc d'un quelconque effet d'aubaine pour les médecins", fait-il savoir dans un communiqué. "Les affirmations du Pr Perronne, qui ne reposent sur aucun élément tangible, sont regrettables", précise le communiqué, "car elles traduisent la remise en cause, par un médecin, de la déontologie et de l'éthique des équipes médicales et soignantes". Et "elles jettent le discrédit sur des professionnels fortement mobilisés", ajoute le ministère, qui en profite pour exprimer son "soutien (à) l'ensemble des médecins, soignants et autres professionnels".
Quant aux services de réanimation pour lesquels ce serait, selon le Pr Perronne, le "jackpot" de garder "longtemps" des patients Covid, le ministère explique qu'au contraire "la contrainte pesant sur les services de réanimation est telle que les réanimateurs doivent conserver une gestion très fluide de leurs lits". Dans une lettre ouverte diffusée le 17 octobre, le Pr Perronne avait assuré que ses propos visaient non pas les médecins mais "les autorités". Ce ne sera toutefois pas suffisant pour éteindre l’incendie. Il est déjà dans le viseur de l'Ordre et de l'AP-PH pour ses propos polémiques autour de l'hydroxychloroquine tenus cet été. L'avis déontologique rendu par l'AP-HP à son sujet est "confidentiel" tandis que l'Ordre des médecins examinera le dossier en fin d'année, ont fait savoir à l'AFP les deux organisations. [avec AFP]
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