Mutilations sur 374 patients : les dentistes marseillais écopent de prison ferme en appel
Huit ans de prison ferme, c’est la peine rendue ce vendredi 20 octobre par la cour d’appel d’Aix-en-Provence contre Lionel Guedj, ancien chirurgien-dentiste marseillais de 43 ans pour “violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente" sur 374 patients et "escroquerie”, confirmant ainsi la peine attribuée en première instance par le tribunal correctionnel de Marseille. L’ex chirurgien-dentiste, désormais radié de l’Ordre, est accusé d’avoir dévitalisé près de 3 900 dents saines pour poser des bridges, un acte très bien rémunéré. 'Il était une machine à fric fonctionnant à plein régime”, a dénoncé l’avocat général, Me Patrice Ollivier-Maurel à l’AFP. Ce dernier avait demandé une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre du prévenu. "En cinq ans, qu’il était devenu le dentiste le mieux rémunéré de France : il roulait en Ferrari, s'octroyait entre 65.000 et 80.000 euros de revenus mensuels et avait accumulé un patrimoine de 13 millions d'euros”, avait également fustigé le magistrat. Lionel Guedj avait été incarcéré le 8 septembre 2022 à la maison d’arrêt de Draguignan (Var), il est donc maintenu en détention. Les magistrats ont également saisi son domicile principal, une villa estimée à 936 000 euros ainsi que d’un débit de tabac, tous deux situés à Aix-en-Provence. Son avocat, Me Julien Pinelli, a annoncé le dépôt, "dès aujourd'hui", d'un pourvoi en cassation. Son père également condamné Jean-Claude, dit "Carnot" Guedj, chirurgien-dentiste en fin de carrière, était lui poursuivi pour avoir prêté main-forte à l'escroquerie de son fils en assurant notamment "le service après-vente auprès des patients qui souffraient". Le septuagénaire, présenté par l'avocat général comme "le vieux
renard au service du jeune loup", avait été remis en liberté en mars après cinq mois de détention provisoire. Un mandat de dépôt ayant été prononcé contre lui, Jean-Claude Guedj va donc rejoindre son fils en prison ce vendredi 20 octobre. Sur le plan financier, la cour d'appel a confirmé les confiscations déjà ordonnées par le tribunal correctionnel de Marseille, qui visaient des biens immobiliers, des véhicules, un bateau, des comptes bancaires et des oeuvres d'art pour un peu plus de 2,2 millions d'euros. [Avec AFP]
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