Séances d’hypnose avec les morts et conférences payantes : le Dr Charbonier jugé pour fraude fiscale
Les affaires judiciaires n’en finissent plus pour le Dr Jean-Jacques Charbonier. L’anesthésiste-réanimateur condamné à de la prison avec sursis et à trois ans d’interdiction d’exercer la médecine par la Cour d’appel de Toulouse, en mai dernier, après avoir été rendu coupable de blessure involontaire, s’est de nouveau présenté devant la justice ce lundi 14 février, selon La Dépêche du Midi. Cette fois, rapporte le quotidien local, le praticien – aujourd’hui à la retraite et âgé de 65 ans – était entendu par le tribunal correctionnel sur des oublis de déclarations fiscales. La fraude concernerait les activités annexes du sexagénaire (hors médecine), et notamment l’écriture de ses livres ou encore les séances d’hypnose qu’il organisait et au cours desquelles il prétendait pouvoir faire entrer des personnes en contact avec les morts. Ses ateliers et diverses conférences, qui ont eu un important succès – et qui lui ont valu d’être sanctionné par l’Ordre, sont également dans le viseur de la justice. "Au départ, vous avez effectué tout cela à titre gratuit, puis vous avez été rémunéré…" a soulevé la présidente Carole Mauduit. Le Dr Charbonier a confirmé, admettant avoir été "négligent" et ajoutant ne pas avoir été bien conseillé par son comptable. Selon les gendarmes de la section recherches de Toulouse, le détournement s’élèverait à 355.000 euros sur une période de trois ans (2016,2017 et 2018). Un montant largement surestimé pour l’avocat du praticien à le retraite, Me Simon Cohen, qui fustige le fait que la fraude fiscale s’appuie sur le chiffre d’affaires et non sur les bénéfices des activités du Dr Charbonier. "Les fraudes, si elles existent, portent sur les bénéfices, pas sur le chiffre d’affaires qui, déjà, est estimé à 204.000 euros", a-t-il indiqué lors de l’audience. Des chiffres qui auraient été fixés par l’administration fiscale, note La Dépêche du Midi. "Pour ces vrais spécialistes, le bénéfice peut se fixer à 82.000 euros sur trois ans, rien de plus", a ajouté Me Cohen. Du côté de l’Urssaf, le recouvrement concernerait 34.132 euros. Quoi qu’il en soit, pour le parquet, "la fraude existe et n’est pas contestable, comme le blanchiment et le travail dissimulé". Si la procureure a abandonné la saisie de sa maison en Ariège, elle a requis 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende. Son épouse, absente lors de l’audience, a également été condamnée à de la prison avec sursis pour l’avoir aidé dans ses activités. Le jugement a été mis en délibéré. [avec La Dépêche du Midi]
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