Faute d’anesthésiste, un patient décède à l’hôpital d’une péritonite
Le drame a eu lieu le 1er novembre à l’hôpital du Bailleul, près de La Flèche, dans la Sarthe. Atteint d’une péritonite, un patient arrive en urgence au centre hospitalier. Mais le médecin anesthésiste de garde ce jour-là n’est pas présent, pour des raisons médicales. Le patient qui se trouve dans un état grave est alors transféré à l’hôpital du Mans. Il décédera sans avoir pu être opéré, rapporte Le Maine Libre. D’autres patients ont souffert de l’absence de l’anesthésiste en ce jour férié : 6 "événements indésirables graves", selon la communauté médicale qui a tenté de trouver des solutions tout au long de cette journée catastrophe. Le journal local rapporte le cas d’une patiente arrivée aux urgences gynécologiques pour une grossesse extra-utérine rompue. Elle a été transférée au CH du Mans 3 heures après son arrivée où elle a été opérée. Pour ces autres patients, aucun décès n’est à déplorer. "Malheureusement, ça devait arriver", a confié l’une des représentantes du personnel à la radio France Bleu Maine. "Nous n’avons plus de ressource derrière, plus de parachute", a également regretté la maire de La Flèche, également présidente du comité de surveillance du Pôle Santé Sarthe et Loir. "C’est absolument inadmissible que nous n’ayons pas le minimum nécessaire au bon fonctionnement de notre service des urgences !" Précisant que l’anesthésiste de garde a lui-même dû être hospitalisé, l’élue a fait savoir qu’elle avait demandé une enquête à la direction de l’établissement et à l’ARS pour "comprendre ces dysfonctionnements". "Je demande que soient analysés de façon très précise les faits qui se sont produits ce jour-là. Qu'on en tire des conclusions. S'il doit y avoir des remises en cause de certaines organisations, qu'on les pointe […] Il est hors de question que ça se reproduise", a-t-elle commenté. Cela fait plusieurs années que le Pôle Santé est victime d’un manque cruel de personnels soignants, et le service des urgences est régulièrement fermé. "Ce drame est une alerte supplémentaire. Mais fera-t-elle bouger les choses ?", s’interroge Line Mariot, représentante du personnel qui explique que la loi Rist, qui vise à encadrer la rémunération des médecins intérimaires – qui commence à être appliquée au Pôle – accroît les difficultés. "Nous travaillons à une articulation de la ressource médicale (avec l’hôpital du Mans et le CHU d’Angers) pour qu’il y ait, à tout moment, au Bailleul, un minimum d’urgentistes et d’anesthésistes pour sécuriser nos hôpitaux. Cet événement va, je l’espère, précipiter un peu le travail déjà entamé", a précisé la maire de La Flèche à la radio, qui ajoute qu’une réflexion est menée en parallèle sur une organisation en interne. [avec France Bleu Maine et Le Maine Libre]
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