Dans le cadre de la loi de Santé 2019, un dispositif consistant à rendre obligatoire un stage de six mois en autonomie supervisée dans une zone sous-dotée pour les internes en médecine générale avait été voté. Mais, depuis, aucun décret officiel n’a été publié au Journal officiel et la mesure n’est donc toujours pas en application.
Dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité 2022 (PLFSS), sénateurs et députés s’en sont agacés, regrettant un retard qui ne fait qu’aggraver le problème de désertification médicale. C’est ainsi que la sénatrice Corinne Imbert a fait voter un amendement - retiré depuis - visant à conditionner le conventionnement des jeunes médecins à six mois de remplacement dans un désert et qu’une quarantaine de députés ont déposé un projet de loi pour proposer, eux, trois ans obligatoires dans un désert.
Interpellé au Sénat par Patrick Kanner (PS), le Premier ministre s’est donc engagé à faire paraître le décret d’application “d’ici le printemps prochain”. “On fait semblant de s’étonner qu’il manque des médecins dans ce pays et on voudrait faire croire que la publication d’un décret va y remédier”, a-t-il toutefois répondu au sénateur, en précisant que son Gouvernement avait déjà fait voter la suppression du numerus clausus et ouvert plus de places en deuxième année d’études de médecine partout en France.
La filière universitaire de médecine générale attend des mesures concrètes
En déplacement le 19 novembre à la maison de santé d’Aulnoye-Aymeries (Hauts-de-France), Emmanuel Macron a rappelé l’intérêt de la maîtrise de stage pour la formation des futurs généralistes et pour les installations au sein des territoires. Si le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) a salué ces propos, il rappelle que la filière est en attente de mesures pour favoriser son déploiement et ainsi permettre l’installation des futurs médecins dans les territoires sous-dotés.
Le syndicat demande notamment de revaloriser leur rémunération et d’augmenter les possibilités de formation de la maîtrise de stage dans le cadre du développement professionnel. Il demande aussi de maintenir le fait que la maîtrise de stage soit réalisée par des enseignants généralistes. Enfin, le SNEMG demande à ce que les maisons de santé universitaires soient déployées plus largement et que des moyens de fonctionnement pérennes leur soient attribués, ainsi que d'intégrer les maîtres de stage universitaires au sein des universités.
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M A G
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