Hôpital : dix syndicats et collectifs réclament des "actes urgents" pour stopper "l’hémorragie"
"On n'a pas remis en cause la logique de l'hôpital-entreprise. On continue à penser que l'hôpital coûte cher et donc à fermer des lits. C'est ça, le début du problème de l'hôpital public en France", a dénoncé le Dr Olivier Milleron, du collectif Inter-Hôpitaux, ce mardi 9 novembre, lors d’une conférence de presse organisée à Paris par 10 syndicats et organisations hospitalières*. Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 est en cours d’examen, les organisations ont annoncé qu’elles demanderaient aux parlementaires de voter "contre", via une lettre unitaire, estimant que ce PLFSS est une "véritable provocation". "Nous voulons maintenant des actes", a déclaré Mireille Stivala de la CGT, alertant sur la situation "catastrophique" des hôpitaux. Les syndicats et collectifs déplorent la qualité des "conditions de travail pour les salariés" de ces établissements de santé, ainsi que des prises en charge des patients. "Nous sommes dans une spirale infernale. Plus les conditions de travail se dégradent, plus les personnes partent. Plus elles partent, plus les conditions se dégradent", a assuré Thierry Amouroux (CFE-CGC). Ce dernier propose un plan Marshall pour "inciter ceux qui sont encore en poste à rester et inciter qui sont partis à revenir". "Il faut que cela soit une volonté politique, un plan rapide, avec des mesures annoncées très rapidement", a abondé le Dr Milleron. Les organisations dénoncent en effet "une maltraitance institutionnelle à l’égard des soignants et des patients" et "une mise en danger" de ces derniers.
Pour stopper "l’hémorragie", la CGT estime à 400.000 le nombre de soignants qu’il faudrait embaucher "immédiatement" : 200.000 en Ehpad, 100.000 à l’hôpital et 100.000 dans le secteur médico-social, préconise-t-elle. Les organisations réclament par ailleurs l’arrêt de la tarification à l’activité (T2A), une baisse du nombre de patients par infirmières, le doublement des tarifs des gardes, des heures supplémentaires rémunérées correctement. Mais aussi le doublement du nombre d’étudiants et la refonte de la formation. Une autre lettre sera envoyée aux présidents des groupes parlementaires et des cartes postales au président de la République. Aussi, des rassemblements auront lieu le 4 décembre dans la capitale. *CGT, Amuf, APH, CFE-CGC, SUD, les collectifs Inter-bloc, inter-hôpitaux et inter-Urgences, le Printemps de la psychiatrie et la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité [avec AFP]
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