124 000 euros de revenu annuel pour un médecin libéral en 2021, une moyenne qui cache de "fortes disparités"
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé dévoile, ce vendredi 20 décembre, une étude sur l'évolution des revenus des médecins libéraux entre 2017 et 2021. Elle montre une "légère hausse" sur la période, bien moindre que les années précédentes, et très contrastée.
Cette étude de la Drees s'intéresse aux revenus des 99 100 médecins conventionnés de 70 ans ou moins (hors remplaçants donc) qui ont exercé une activité libérale en 2021, c'est-à-dire les praticiens "ayant perçu au moins 1 euro d'honoraires, ayant déclaré au moins 1 euro de revenu libéral" au 31 décembre de cette année. Sont pris en compte les revenus nets fiscaux, incluant donc ceux tirés d'une activité salariée : 31% des médecins concernés sont d'ailleurs en exercice mixte. A noter également que les chiffres de 2021 peuvent inclure les sommes perçues au titre du Dipa.
En moyenne, le revenu annuel moyen d'activité des médecins libéraux s'est élevé à 124 000 euros en 2021, "soit 10 000 euros par mois". Ce revenu d'activité se compose pour 8% d'une rémunération salariale, et pour 92% d'un revenu issu de l'activité libérale. Les médecins n'exerçant qu'en libéral ont perçu 122 900 euros de revenus, contre 126 600 euros pour ceux qui sont en exercice mixte (dont 96 700 euros au titre de l'activité libérale).
De fortes disparités entre les spécialités
Mais cette moyenne cache de "fortes disparités" entre spécialités, au sein même d'une spécialité, entre secteurs de conventionnement et entre hommes et femmes : la moyenne pour les praticiennes est de 90 000 euros annuels, contre 148 000 euros pour leurs confrères, relève ainsi la Drees.
D'après cette étude, le revenu annuel moyen des généralistes est de 98 300 euros, celui des autres spécialistes s'élevant à 153 300 euros. Des chiffres bien éloignés du BNC moyen déclaré à la Carmf pour cette même année : 80 844 euros pour les MG, 114 237 euros pour les spécialistes.
Les radiothérapeutes (417 500 euros), les médecins nucléaires (283 300 euros), les radiologues (212 700 euros) forment le trio de tête, tandis que les psychiatres (92 800 euros), les rhumatologues (92 200 euros) et les pédiatres (88 400 euros) sont en bas du classement.
Autant de chiffres à prendre avec des pincettes mais qui permettent toutefois d'apprécier les évolutions. Entre 2017 et 2021, le revenu des médecins a progressé de 0.6% par an en moyenne en euros constants (c'est-à-dire en tenant compte de l'inflation), contre +1.9% par an entre 2014 et 2017, la Drees qui avance plusieurs explications à ce ralentissement : baisse d'activité due à la crise sanitaire, inflation "plus forte" ou encore augmentation de la part des jeunes installés et des femmes – deux catégories dont les revenus sont en moyenne inférieurs.
L'étude souligne en outre que "le revenu annuel des médecins installés depuis moins de 10 ans en exercice libéral en 2021 a diminué de 2.8% par an en euros constants par rapport à celui de leurs homologues qui se trouvaient dans la même situation en 2017".
Là encore, l'évolution diffère selon les spécialités et les secteurs de conventionnement. Entre 2017 et 2021, la hausse moyenne est de 0.7% pour les généralistes – dont le tarif de la consultation a été revalorisé cette année-là – "alors que le revenu des autres spécialistes a légèrement diminué (-0.1% en moyenne par an)". Par ailleurs, les médecins de secteur 1 ont bénéficié d'une croissance annuelle de 0.5% par an en moyenne, contre 0.3% pour les praticiens de secteur 2.
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