Augmentation des cas de scorbut chez les enfants en France, depuis la pandémie
Le scorbut, qui avait pratiquement disparu depuis la fin du XXème siècle dans les pays à haut revenu, semble de retour en France, favorisé par la précarité liée à la pandémie de Covid, selon une récente étude.
Le scorbut, qui avait pratiquement disparu depuis la fin du XXème siècle dans les pays à haut revenu, semble de retour en France, favorisé par la précarité liée à la pandémie de Covid. C’est ce que décrivent des chercheurs de Paris (hôpital Robert-Debré, APHP) et de Cayenne (Guyane), d’après une étude qu’ils ont menée à partir des données du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI).
"Le retour inquiétant de cette maladie met en lumière les possibles conséquences de l’augmentation de la précarité socio-économique depuis 2020 sur l’état nutritionnel des enfants en France", considèrent ainsi les auteurs, dans un communiqué de l’AP-HP accompagnant la publication de ces résultats dans The Lancet Regional Health - Europe.
Dans cette étude, les scientifiques ont inclus 888 patients âgés de 18 ans et moins atteints de scorbut, hospitalisés entre 2015 et 2023. Leur âge moyen était de 11 ans. Deux périodes ont été comparées : avant et après le Covid, soit 2015-2020 et 2020-2023.
Les chercheurs ont alors mis en évidence une augmentation importante des hospitalisations pour scorbut, de 34,5% dans la période post-pandémie. Ils ont aussi constaté une hausse des cas de malnutrition sévère, estimée à 20,3%. Pour les auteurs, cela "conforte le lien du scorbut avec une dégradation de l’état nutritionnel des enfants". S’y associait aussi une aggravation de la précarité socio-économique et de l’inflation, mais sans que l’on puisse affirmer de relation causale, "bien que plausible".
Les auteurs rappellent, en effet, que la pandémie a été suivie de crises socio-économiques et politiques, avec notamment une augmentation importante des prix des aliments. Ils proposent de mettre en place des recommandations pour cibler les programmes d’aide alimentaire, améliorer l’accès "à des aliments nutritifs et financièrement abordables", et renforcer la formation clinique "pour la prévention et la détection précoce des carences alimentaires".
Références :
D’après un communiqué de l’AP-HP (18 décembre) ; et Assad Z et al., The Lancet Regional Health - Europe, Volume 49, 2025, 101159, ISSN 2666-7762,
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666776224003284
La sélection de la rédaction
Approuvez-vous la nomination du Dr Yannick Neuder à la Santé ?
Michel Rivoal
Non
Disons que j'ai plutôt une réserve. Ce qui me gène n'est pas qu'il soit médecin ou pas et cardiologue ou pas et hospitalier ou p... Lire plus