En grève

Appel à la grève des internes de médecine générale le 29 janvier : "On exige un report de la 4ème année !"

Le syndicat des internes de médecine générale, Isnar-IMG, appelle à la grève le mercredi 29 janvier prochain. Il exige le report de la quatrième année d'internat de médecine générale, alors que les textes réglementaires se font encore attendre et que les conditions d'accueil des futurs docteurs juniors ambulatoires ne pourront pas être remplies. 

24/12/2024 Par Chloé Subileau
Internat 4ème année de MG Médecine générale
En grève

"Tout est encore possible, on peut encore rétropédaler sur cette réforme et apporter nos idées pour améliorer la médecine générale", lance Bastien Bailleul, président de l'Isnar-IMG*. Son syndicat, qui représente les internes de médecine générale, a lancé lundi 23 décembre un appel à la grève le 29 janvier prochain. L'objectif : obtenir un report de l'application de la réforme de la quatrième année de médecine, dont la maquette a été officiellement actée en août 2023. "On exige un report de cette quatrième année, car il y a un retard de mise en place", insiste Bastien Bailleul, auprès d'Egora.

Textes réglementaires absents, rémunération des docteurs juniors ambulatoires pas encore tranchée, terrains de stage pas assez nombreux… "On entend aujourd'hui parler de recruter à la va-vite des maîtres de stage universitaires [MSU], avec des formations accélérées, rapporte le président de l'intersyndicale. Mais on sait bien que les trois premières années, les compétences de MSU ne sont pas évidentes [à mettre en place]. C'est d'autant plus complexe d'encadrer un docteur junior. On craint aussi que ces internes soient seulement pris pour des remplaçants par certains MSU."

Pour le représentant syndical, il y a urgence à agir. Surtout que le retard de mise en œuvre "commence à [se] chiffrer". "On a appris qu'à Paris, il y aura maximum 250 postes ouverts pour les docteurs juniors ambulatoires pour un total de 600 internes. Les 350 autres devront aller à l'hôpital. C'est ce que l'on craignait", déplore Bastien Bailleul. "C'est ce qui est prévu à Paris, mais on imagine que ce sera pareil" dans les autres subdivisions.

"On nous avait promis que cette quatrième année permettrait d'envoyer les jeunes internes dans les déserts médicaux. Aujourd'hui, ils seront plutôt envoyés à l'hôpital pour une année qui devait pourtant être préprofessionnelle. Ça n'a aucun intérêt pour un interne en médecine générale qui ne le souhaite pas d'être formé à l'hôpital [lors de cette année supplémentaire, NDLR]. On ne demande qu'une seule chose : aller en ville !", insiste le représentant syndical.

 

"Il serait temps d'accepter que cette réforme n'est pas prête"

Il rappelle, par ailleurs, qu'il était prévu que tous les textes d'application de la réforme soient publiés au printemps 2023. "Un an et demi après, on n'a toujours pas ces textes, dénonce Bastien Bailleul. Et même si on les avait maintenant, ils ne permettraient pas d'être prêt pour novembre 2026", date à laquelle de premiers internes de médecine générale doivent vêtir la blouse de docteur junior.

Alors que la quatrième année d'internat de médecine générale a été adoptée par 49.3 le 23 décembre 2022, via la LFSS pour 2023, et qu'un nouveau Gouvernement vient d'être nommé, "il serait temps d'accepter que cette réforme n'est pas prête et qu'il faut la retarder !", lance le président de l'Isnar-IMG.

Contactée par Egora, l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) indique soutenir le mouvement de l'Isnar-IMG. Du côté de l'Isni**, on réfléchit encore à le rejoindre. Reagjir***, qui représente les jeunes médecins généralistes installés et remplaçants, confirme, lui, soutenir cette grève. Le syndicat "s'associe pleinement à la colère des internes face à une situation inacceptable. Alors que la première promotion d'internes concernés a fini sa phase socle en novembre, l'absence de textes réglementaires pour encadrer [leur] phase de consolidation crée de l'inquiétude", nous écrit le Dr Raphaël Dachicourt, président du syndicat. "Reagjir soutient donc l'initiative des internes", précise-t-il, indiquant être présent si des manifestations sont organisées "pour faire entendre au ministère qu'il est urgent d'avancer ou a minima de reporter cette réforme si elle n'est pas prête".

Pour l'heure, une grande mobilisation est prévue à Paris le 29 janvier. D'autres pourraient être organisées partout en France. Elles doivent permettre aux internes de faire entendre leur voix afin d'obtenir un report de la réforme "tant qu'il n'y a pas de garantie d'application correcte de la quatrième année", conclut Bastien Bailleul, assurant "être ouvert" à la discussion.

*Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale.

**Intersyndicale nationale des internes.

***Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants.

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