Les biologistes concluent un accord avec la Cnam et renoncent à leur grève de fin d'année
En conflit avec l'Assurance maladie au sujet de baisses de tarifs imposées en septembre, les syndicats ont finalement trouvé un accord pour "stabiliser la trajectoire économique des laboratoires de biologie médicale pendant deux ans".
Les laboratoires d'analyse médicale ne fermeront finalement pas leurs portes durant les fêtes de fin d'année. In extremis, trois syndicats représentatifs des biologistes* ont conclu un accord avec la Cnam, levant leur consigne de "shutdown" pour cette fin d'année. "Sur la base des propositions faites par l'Assurance maladie il y a quelques jours", ils ont accepté de signer un avenant au protocole d'accord de juillet 2023, annoncent-ils dans un communiqué diffusé ce vendredi 20 décembre.
"Vu le contexte politique et surtout économique, il était urgent de se mettre à l’abri du réflexe que les gouvernements et les parlementaires ont depuis de trop nombreuses années, à savoir nous considérer comme une variable d’ajustement", explique le SDBIO sur son site, qui se félicite d'avoir "fait bouger" l'Assurance maladie.
Cet accord du 20 décembre, qui "maintient les trajectoires financières conformes à celles sur lesquelles les parties signataires se sont engagées en 2023", précise la Cnam, revient sur certaines des baisses de cotations décrétées en septembre (à hauteur de +1.75%), en tenant compte du "ralentissement récent observé des volumes d'actes". Surtout, il acte une stabilité des tarifs sur les années 2025 et 2026. "Cet accord ne promet pas un grand soir. Mais il permet de stopper la spirale infernale et de nous redonner un peu d’air avec une augmentation des tarifs et une décorrélation avec les volumes jusqu’à fin 2026", souligne le SDBIO.
Reprise des négociations en 2026
Les partenaires ont convenu de reprendre les négociations en 2026 pour un accord applicable en 2027 "basé sur les consommations de biologie médicale" de l'année précédente. "Cela permettra de revenir à plus de réalisme pour définir la consommation de référence", avance le syndicat.
Un "comité" sera également mis en place pour le "suivi régulier et concerté" du protocole d'accord. "Ce comité établira un diagnostic partagé sur différents points, comme l’évolution des volumes de biologie médicale et ses déterminants, le poids relatif des prescriptions des médecins de ville et des médecins exerçant en établissement de santé, l’impact des épidémies non récurrentes et des politiques de santé publique", précise la Cnam dans son communiqué.
L'accord doit aussi permettre de "relancer" les biologistes "dans une dynamique d'évolution", avec l'engagement d'un "programme de travail" sur leurs missions de prévention et de dépistage : remise de kits de dépistage du cancer colorectal, vaccination, participation au dépistage de la cystite aiguë ou encore aux bilans de prévention… Le SDBIO espère aussi lancer "une réflexion sur l’alignement des cotations des prélèvements sanguins réalisés par les biologistes médicaux et techniciens de laboratoires sur ceux des IDE" et "étudier les évolutions possibles de facturation de forfaits permettant de renforcer la prévention de la maladie rénale chronique, du diabète et des maladies cardiovasculaires".
*Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), Syndicat des biologistes (SDBIO) et Syndicat des laboratoires de biologie clinique (SLBC)
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