"Tri" en réanimation : les chiffres qui mettent à mal le discours gouvernemental

01/02/2022
Déontologie
Selon une enquête flash menée par le Syndicat des médecins réanimateurs, 40 % des médecins répondants ont été amenés à refuser des patients “qui auraient dû être pris en charge en réanimation et ne l’ont pas été du tout” au cours du mois de janvier.  
 

"Le tri, ça a un sens. Cela veut dire que quelqu'un arrive aux urgences et qu'on dit : 'Non, on ne le prend pas'. C'est une ligne rouge pour moi", déclarait Emmanuel Macron dans une interview accordée au Parisien, début janvier. Pour le chef de l’Etat, les services hospitaliers français n’ont “jamais été confrontés à ça”. “Aujourd'hui, il n'y a pas de tri”, affirmait-il encore.  

Une enquête flash menée par le Syndicat des médecins réanimateurs, entre le 19 et 31 janvier, vient pourtant contredire les propos du Président… Pour évaluer l’état de la situation et connaître la proportion de “tri des patients éligibles à la réanimation”, le syndicat a mené une enquête flash, à laquelle 97 réanimateurs ont répondu.  

Il en ressort que près de 40% d'entre eux (37) ont déclaré avoir été, “au cours des huit derniers jours”, “amenés à refuser des patients qui auraient dû être pris en charge en réanimation et ne l’ont pas été du tout”. Une décision dont ont pati autant les patients Covid que les patients non Covid. L'enquête n'est toutefois pas représentative des quelque 400 services de réanimation de France.  

“Des médecins sont obligés de faire des choix en raison du manque de places. Cela fait partie du prix à payer de l’épidémie et d’une telle mise sous tension de l’hôpital, en laissant circuler le virus ; il est important d’en avoir conscience et de le reconnaître”, a commenté le Pr Djillali Annane, à la tête du Syndicat des médecins réanimateurs. 

[avec Le Monde]  

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
8 débatteurs en ligne8 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5