"Le tri, ça a un sens. Cela veut dire que quelqu'un arrive aux urgences et qu'on dit : 'Non, on ne le prend pas'. C'est une ligne rouge pour moi", déclarait Emmanuel Macron dans une interview accordée au Parisien, début janvier. Pour le chef de l’Etat, les services hospitaliers français n’ont “jamais été confrontés à ça”. “Aujourd'hui, il n'y a pas de tri”, affirmait-il encore.
Une enquête flash menée par le Syndicat des médecins réanimateurs, entre le 19 et 31 janvier, vient pourtant contredire les propos du Président… Pour évaluer l’état de la situation et connaître la proportion de “tri des patients éligibles à la réanimation”, le syndicat a mené une enquête flash, à laquelle 97 réanimateurs ont répondu.
Il en ressort que près de 40% d'entre eux (37) ont déclaré avoir été, “au cours des huit derniers jours”, “amenés à refuser des patients qui auraient dû être pris en charge en réanimation et ne l’ont pas été du tout”. Une décision dont ont pati autant les patients Covid que les patients non Covid. L'enquête n'est toutefois pas représentative des quelque 400 services de réanimation de France.
“Des médecins sont obligés de faire des choix en raison du manque de places. Cela fait partie du prix à payer de l’épidémie et d’une telle mise sous tension de l’hôpital, en laissant circuler le virus ; il est important d’en avoir conscience et de le reconnaître”, a commenté le Pr Djillali Annane, à la tête du Syndicat des médecins réanimateurs.
[avec Le Monde]
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