En Île-de-France, où la situation sanitaire est tendue, plus de 80% des activités médicales ont dû être déprogrammées la semaine dernière. Alors que le nombre de cas en réanimation continue d'augmenter chaque jour, 41 directeurs médicaux de crise qui gèrent l’urgence dans les hôpitaux de l’AP-HP signent une tribune, dans Le Journal du dimanche, pour alerter le Gouvernement sur la situation de leurs services. “Tous les indicateurs concordent pour affirmer que les mesures actuelles sont et seront insuffisantes pour inverser rapidement la courbe alarmante des contaminations”, écrivent-ils dans un premier temps en rappelant que la campagne de vaccination, seule arme “essentielle à moyen et à long terme”, ne produit pour l’instant pas d’effets significatifs.
Leur texte s’adresse essentiellement aux “futurs patients et leurs familles”. Les directeurs expliquent, en effet, “de manière transparente la situation à laquelle nous allons devoir faire face et comment nous allons l'affronter”. “Dans cette situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles, nous serons contraints de faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possibles. Ce tri concernera tous les patients, Covid et non Covid, en particulier pour l'accès des patients adultes aux soins critiques”, annoncent les directeurs médicaux. Dans une autre tribune publiée dans Le Monde, neuf médecins de l’AP-HP affirment au sujet du tri des patients que “les soignants feront du mieux qu’ils peuvent mais se tromperont parfois, tant l’exercice est complexe”. “A terme, il est bien probable que nombre d’entre eux se détourneront de leur métier de soignant, ce qui dégradera un peu plus la santé de nos hôpitaux”, présagent-ils encore. Les directeurs médicaux de l’AP-HP promettent de leur côté de tout mettre en œuvre pour retarder cette échéance le plus possible, en s’appuyant sur les ressources humaines, matérielles et les évacuations sanitaires. “Nous utiliserons toutes les solutions innovantes qui pourraient permettre de limiter l'évolution vers des formes graves et de réduire la durée des séjours en réanimation. Ce tri se fera avec l'objectif permanent de garantir la disponibilité des ressources en soins critiques de manière collective, équitable, et homogène sur l'ensemble de notre territoire”, annoncent-ils également. Les 41 directeurs médicaux alertent enfin sur les déprogrammations médicales et chirurgicales qui ont eu lieu ces derniers jours, “associées à des pertes de chances et des non-accès aux soins pour certains patients”. [avec le Journal du dimanche et Le Monde]
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