
Un homme reconnu coupable d'avoir tenté d'assassiner son médecin
Un sexagénaire a été condamné mercredi 19 mars à 13 ans de réclusion par la cour d'assises de l'Aisne pour avoir volontairement percuté en voiture son médecin, en 2022. Il pensait que ce dernier lui cachait un cancer de l'estomac.

Un homme d'une soixantaine d'années a été condamné, mercredi 19 mars, par la cour d'assises de l'Aisne à treize ans de réclusion criminelle pour avoir tenté d'assassiner son médecin. En février 2022, il avait percuté en voiture le praticien de 74 ans dans la commune de Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt, alors que ce dernier marchait. L'accusé s'était présenté quelques minutes plus tard dans une gendarmerie, indiquant qu'il avait "tué volontairement son médecin", rappelle le quotidien L'Union dans son édition du 19 mars.
Pris en charge rapidement, le praticien a survécu, mais présentait plusieurs fractures aux côtes, à une cervicale et au nez, ainsi qu'un traumatisme crânien grave, de multiples plaies et d'autres traumatismes, détaillent nos confrères.
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Nathalie Hanseler Corréard
Oui
Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus
Altération du discernement
Pour justifier son geste - qu'il a préparé pendant plusieurs mois, le patient a expliqué qu'il pensait que son médecin lui cachait un cancer de l'estomac. En réalité, l'homme n'était atteint d'aucune maladie. Il reconnait désormais s'être "fait des films". "Sa folie nous échappe", a affirmé l'avocat de la défense, Me Bouchaillou, lors du procès qui s'est ouvert lundi 17 mars.
Plusieurs psychiatres ont été sollicités pour se pencher sur le cas de ce patient. Trois d'entre eux ont conclu à une altération du discernement de l'accusé lors des faits, un autre a déterminé qu'il y avait une abolition de son discernement.
Face à l'impossibilité des psychiatres à se mettre d'accord sur l'état de santé mentale de l'accusé, l'avocat général a appelé à la prudence. Il avait requis quinze ans de réclusion, ainsi qu'un suivi socio-judiciaire de dix ans avec une injonction de soins.
La cour d'assises n'a finalement pas retenu l'abolition du discernement du patient et l'a condamné à treize ans de réclusion criminelle, ainsi qu'à un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec obligation de soins, de réparer les dommages causées aux parties civiles et de ne pas entrer en relation avec elles.
[avec L'Union]
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