Un ostéopathe jugé pour la mort d'une jeune fille tuberculeuse traitée avec de l'homéopathie
Deux mois avant sa mort, l'adolescente, placée en famille d'accueil après son arrivée en Belgique en 2006, s'était vu prescrire des antibiotiques pour une infection des voies respiratoires par un médecin généraliste. Mais l'ostéopathe de Beersel que les tuteurs avaient l'habitude de consulter a émis d'autres diagnostics. Evoquant une possible infection à l'amiante, une dépression ou encore une immunité réduite, il aurait conseillé de traiter la jeune fille avec de l'homéopathie. Au fil des semaines, l'adolescente a continué à perdre du poids et à subir de fortes fièvres. Signes, selon l'ostéopathe, que le traitement faisait effet. En mai 2015, l'adolescente est finalement admise à l'hôpital universitaire de Gand, où une tuberculose est diagnostiquée. Trop tardivement. Elle décède deux semaines après. Jeudi 16 mai, s'est ouvert le procès de l'ostéopathe devant le tribunal correctionnel néerlandophone de Bruxelles. Le quinquagénaire est poursuivi pour exercice illégal de la médecine et homicide involontaire. "Les parents d'accueil ne se sont pas portés partie civile dans cette affaire, ils se sentent comme une victime du litige entre deux types de médecine, la médecine classique et l'homéopathie", a précisé le parquet de Hal-Vilvorde à la presse. "Mon client n’a jamais pratiqué la médecine, jamais posé de diagnostic et n’a pas donné de traitement, a déclaré l'avocat de l'ostéopathe, Me Jef Vermassen. Il a juste apporté une médication de soutien aux plantes, en vente libre. Il n’a pas non plus conseillé aux parents de ne pas faire de radiographie ou de ne pas prendre les antibiotiques prescrits, pas plus qu’il n’a conseillé à la famille de ne pas se rendre à l’hôpital." Le Procureur a requis une peine de 2 ans de prison. Verdict le 20 juin. [avec sudinfo.be]
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