Une dentiste licenciée à cause de ses tatouages nazis, révélés dans la presse

16/10/2020 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice

Le parquet a ouvert une enquête sur une dentiste lyonnaise, après un signalement par des militants antifascistes de ses tatouages à la gloire du IIIe Reich représentant un insigne de la troisième division SS sur la nuque ou encore une bouteille de Zyklon B sur le bras… La praticienne a été licenciée et convoquée par le conseil de l'Ordre.   Ces tatouages ont été repérés par des militants antifascistes lyonnais, depuis le compte Instagram de la dentiste de Sathonay-Camp, dans la banlieue lyonnaise. Des photos ont été publiées par ce "groupe antifa Lyon" et signalées par le site d'information LyonMag. On peut y voir plusieurs tatouages donc : celui sur la nuque reproduit la "Totenkopf" (tête de mort en allemand), insigne de la 3e division SS qui a sévi notamment dans les camps de concentration du régime nazi ; et l'autre sur le bras reproduit une bouteille de Zyklon B, le poison mortel utilisé dans les chambres à gaz. Les militants d'extrême gauche ont placardé sur les murs du centre dentaire les photos en question en citant nommément la dentiste.  

  Depuis, la praticienne a supprimé son compte Instagram, et le cabinet, l'un des trois du groupe Labelia dans la région lyonnaise, a porté plainte mercredi "pour identifier les auteurs de cette campagne de dénigrement". La direction de Labelia assure qu'elle n'était au courant "ni de ces tatouages ni de leur signification" avant leur révélation. Elle a convoqué la dentiste, salariée depuis plus d'un an, appréciée de ses patients et de ses collègues, "pour comprendre précisément le contexte dans lequel ses tatouages ont été réalisés et la signification qu'elle leur attribue". Au vu des explications fournies, le groupe a décidé de s'en séparer "avec effet immédiat".

La dentiste a porté plainte ce mardi et une enquête a été ouverte "du chef d'atteinte à la vie privée en vue de troubler la tranquillité d'autrui", selon le parquet de Lyon qui a parallèlement ouvert une enquête pour "provocation à la haine raciale", visant cette fois les tatouages portés par la jeune femme. Le conseil de l'ordre des chirurgiens-dentistes du Rhône, de son côté, a convoqué la praticienne jeudi. L'instance n'a pas à connaître des opinions politiques de ses membres, "à moins que cela nuise à l'éthique ou à l'honneur de la profession", explique son président, Alain Chantreau. "Ce qui est préjudiciable, c'est de s'afficher avec des tatouages comme ça sur un réseau social ouvert à tout le monde, en se montrant dans sa salle de soins et en tenue professionnelle", considère le responsable. "On a un rappel à l'ordre à lui faire et, en fonction de ses réponses, on décidera d'éventuelles poursuites disciplinaires" précise Alain Chantreau.   [Avec lyonmag.com, rue89lyon.fr et l'AFP]

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