Neuf grands hôpitaux européens ont lancé, mardi 31 mars, un appel à l'aide face à la pénurie de médicaments pour les patients atteints du Covid-19, appelant leurs gouvernements à plus de "coopération" pour "garantir un approvisionnement régulier" en produits médicaux. Dans une lettre adressée à leurs gouvernements respectifs, ces neufs groupes hospitaliers, membres de l'Alliance européenne des hôpitaux universitaires, assurent que leurs établissements seront "bientôt à court de médicaments essentiels" pour les patients en services de réanimation. "Au rythme actuel de consommation, les stocks seront épuisés dans quelques jours dans les hôpitaux les plus durement touchés, et dans deux semaines" pour les autres, poursuivent les signataires, dont l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le King's Health Partner de Londres et l'hôpital San Raffaele de Milan. Le courrier, révélé par Le Monde, évoque un manque de "relaxants musculaires", de "sédatifs" et de "médicaments analgésiques", "consommés rapidement et avec un réapprovisionnement insuffisant ou inexistant" en raison de l'afflux de malades du coronavirus. "Nous sommes tous reconnaissants" face aux "mesures courageuses et ambitieuses que les autorités régionales et nationales ont prises pour ralentir la propagation du virus". Mais "la situation a évolué au point que la collaboration et la coopération internationales sont absolument nécessaires", insiste le courrier.
"En l'absence de collaboration européenne pour garantir un approvisionnement régulier", les hôpitaux "pourraient ne plus être en mesure de fournir des soins intensifs adéquats", mettent en garde les signataires, pour qui une action coordonnée des autorités européennes est d'"une importance vitale". Plusieurs médecins et groupes hospitaliers ont tiré la sonnette d'alarme ces derniers jours sur le manque de médicaments en service de réanimation. Interrogé sur le sujet lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a reconnu "des tensions sur les stocks d'un certain nombre de produits dans les hôpitaux". "La demande de certains médicaments explose de 2.000% dans le monde, ce qui crée des mouvements de tension", a-t-il expliqué.
Edouard Philippe a affirmé mercredi 1er avril que la France avait "de quoi tenir durablement" en termes de stocks de médicaments, bien qu'il faille assurer une gestion "de très court terme" notamment pour les produits de réanimation. "Comme personne ne sait combien de temps le pic ou le plateau" de l'épidémie de coronavirus "va durer, nous savons que nous devons faire attention à la gestion de la ressource. Et nous savons que nous devons augmenter nos capacités de production au niveau national et international", a-t-il ajouté. "C'est aujourd'hui le sujet sur lequel la concentration est la plus vive et auquel nous attachons le plus d'importance dans les décisions qui sont prises", a insisté Edouard Philippe, constatant que "pour certaines de ces molécules" nécessaires pour les services de réanimation, "la demande mondiale a augmenté en quelques semaines de l'ordre de 2000%".
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