Autorisée en 2019 par l'Assemblée nationale mais repoussée par la crise sanitaire, l'expérimentation du cannabis thérapeutique devait commencer au plus tard le 31 mars pour 3.000 patients, qui seront suivis pendant deux ans. Dans ce contexte, les laboratoires Boiron et Emmac Life Sciences ont annoncé s’engager dans le développement et la distribution de médicaments à base de plantes médicinales. Alors que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient de dévoiler la liste des fournisseurs de cannabis sélectionnés pour la phase expérimentale, deux médicaments (Adven 20/1 et Adven 10/10) des deux laboratoires partenaires ont en effet été retenus pour être utilisés par les patients. L'ANSM avait lancé un appel d'offres du 19 octobre au 24 novembre pour sélectionner ces fournisseurs qui mettront leurs produits à disposition à titre gratuit. Pour démarrer l'expérimentation, "il est nécessaire de disposer de médicaments de qualité, contrôlés, répondant à des normes de sécurité strictes et prêts à être utilisés par les patients", souligne l'ANSM dans un communiqué.
“Les traitements à base de cannabis peuvent permettre de prendre en charge des patients atteints de douleurs en oncologie ou de douleurs chroniques, souffrant d’épilepsie ou encore en situation palliative et pour lesquels ils n’ont pas de réponse thérapeutique suffisante. C’est par conséquent un véritable enjeu de santé publique”, se sont félicités Boiron et Emmac Life Sciences. Parmi les autres fournisseurs sélectionnés : la filiale européenne du canadien Aurora, qui fournira les produits sous forme de fleurs séchées de cannabis, dans trois dosages différents des principes actifs de cette plante, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) mais aussi le Canadien Tilray, choisi pour les médicaments sous forme d'huile à THC dominant et équilibrés en THC et CBD, tandis que l'Australien Little Green Pharma fournira ceux sous forme d'huile où le CBD est dominant. L'Israélien Panaxia Pharmaceutical Industries sera lui chargé de fournir les produits sous forme de gélules à ingérer. Les patients seront éligibles à l'expérimentation s'ils souffrent de maladies graves (certaines formes d'épilepsies, de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou de scléroses en plaques), et seulement "en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance" avec les traitements déjà existants. [avec le communiqué de Boiron et Emmac Life Sciences et AFP]
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus