
Cannabis thérapeutique : l’Académie de pharmacie déplore le manque de rigueur scientifique de l’expérimentation en cours

Dans un communiqué du 24 novembre, l’institution pointe en premier lieu l’instauration d’une procédure dérogatoire pour l’obtention de l’AMM « qui contrevient sans raison aux exigences réglementaires, sécuritaires et éthiques ». Si « certaines spécialités pharmaceutiques à base de tétrahydrocannabinol (THC) et/ou de cannabidiol (CBD), voire de cannabinoïdes, peuvent présenter un intérêt médical dans des indications thérapeutiques précises", cela doit être validé « par des essais cliniques randomisés » et « prendre en compte le service médical rendu" évalué par la Haute Autorité de santé (HAS), plaide-t-elle. Autre réserve pour les académiciens : « La plante Cannabis sativa L. et ses extraits utilisés pour l’expérimentation ne sont pas des produits purs, mais des mélanges de plus de deux cents substances, dont les quantités et les proportions varient en fonction des modalités de culture, de récolte et de conservation. En l’absence de concentrations cibles de leurs principaux principes actifs THC et CBD, ces mélanges végétaux ne peuvent en aucun cas garantir la qualité et la sécurité exigées pour un médicament ». L’institution qualifie ainsi l’utilisation de la plante entière dans l’expérimentation comme un « manque de rigueur scientifique ».
Enfin, l’Académie questionne l’analyse des informations recueillies par les médecins prescripteurs et les pharmaciens dans un registre national de suivi de l'expérimentation et recommande que « les centres régionaux de pharmacovigilance et d’addictovigilance soient associés à la fois à la collecte d’informations et à l’évaluation précise des risques éventuels ».
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Thierry Bour
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