Sérologie, sondes, bons de transport, arrêts de travail… La palette des infirmières en pratique avancée s'étoffe
Un arrêté publié ce mercredi 16 mars au Journal officiel modifie la liste des actes que l'infirmière en pratique avancée (IPA) est autorisée à réaliser sans prescription, ainsi que des dispositifs et examens biologiques qu'elle est autorisée à demander, en intégrant notamment les actes dévolus à l'IPA urgences. Un pas de plus vers l'autonomie de l'infirmier en pratique avancée. Paru ce jour au JO, un arrêté daté du 11 mars étoffe la liste des actes que l'IPA est autorisé à réaliser sans prescription médicale (et le cas échéant à en interpréter les résultats) "pour les motifs de recours ou les pathologies dont il assure le suivi". L'IPA pourra désormais réaliser une échographie de la vessie, poser une sonde gastrique, pratiquer un toucher rectal, confectionner un plâtre ou inciser un abcès sans être mandatée par un médecin. Elle pourra également demander des vaccinations, prescrire de nouveaux dispositifs médicaux (attelles, chaussettes et orthèses anti-escarres…) et prescrire un plus grand nombre d'examens biologiques : groupage sanguin, sérologies (VIH, VHC, VHB, Covid…), d-dimères, troponine… L'arrêté ajoute également les actes propres aux IPA du domaine "urgences", qui pourront par exemple poser une oxygénothérapie haut débit, réaliser une ponction d'ascite ou encore renouveler des prescriptions d'actes de rééducation, de bons de transport ou d'arrêts de travail de moins de 7 jours.
Des responsabilités grandissantes qui tranchent avec une rémunération jugée insuffisante, en milieu hospitalier comme en libéral. Malgré l'octroi début mars d'une "prime spéciale mensuelle" de 180 euros pour tous les paramédicaux en pratique avancée à compter du 1er avril, les infirmiers étudiants en pratique avancée de Lille ont manifesté le 11 mars dernier devant l'ARS, refusant d'"assumer leurs futures missions en l'absence de revalorisation". "A la veille de leur sortie d'université, [les étudiants] sont inquiets pour l'avenir de la profession elle-même qui risque, par manque d'attractivité et de valorisation, de mourir dans l'œuf, à l'hôpital comme en ville", expose le collectif dans un communiqué. Une infirmière qui a 10 ans d'ancienneté dans la fonction publique ne gagnera en tant qu'IPA que 35 euros nets mensuels supplémentaires après ses deux années d'études supplémentaires, tandis qu'une IPA libérale gagnera moins qu'avant l'obtention de ce master, dénoncent ces étudiants. "De nombreux diplômés sur notre territoire ne parviennent pas à vivre de l'exercice de leur nouvelle profession", déplorent-ils.
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