“Le virus circule vite et partout dans le monde. La France connaît à son tour une cinquième vague. Elle sera sans conteste plus longue et plus forte que la quatrième vague” : c’est le ton grave qu’Olivier Véran a ouvert une conférence de presse spéciale consacrée à la présentation de nouvelles mesures de lutte contre l’épidémie de Covid. Mais le ministre a d’emblée tenu à rassurer les Français : “Je ne vous annoncerai ni confinement ni couvre-feu [...] Nous faisons le choix de concilier libertés et responsabilités. Nous considérons qu’on peut encore traverser cette vague sans utiliser les outils les plus contraignants.”
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a effectué, au cours de cette conférence, un bilan de la situation épidémiologique en Europe, qui est devenue “l’épicentre de l’épidémie” en représentant plus de 67% des contaminations du monde entier. En France, le taux d’incidence s’élève à 193 et à l’heure actuelle, le R = 1,6, “ce qui se traduit par un doublement du nombre de personnes touchées en 11 jours”, a-t-il précisé. Selon lui, le pic de la cinquième vague pourrait être atteint dès la semaine prochaine, du fait du développement rapide du virus à cause, notamment, des conditions météorologiques et des activités en intérieur, plus nombreuses. Si le Gouvernement ne souhaite pas, à l’heure actuelle, prendre de mesures contraignantes, le ministre de la Santé a néanmoins annoncé une série de mesures pour freiner la montée de la cinquième vague. Passage en revue.
Le pass invalide au bout de sept mois en l'absence de rappel
La première mesure concerne l’ouverture au rappel de la vaccination pour tous les 18 à 65 ans dès maintenant. Ce rappel, le plus souvent une troisième dose, était jusqu'à présent ouvert aux plus de 65 ans, aux personnes à risque et aux soignants. Cette décision fait suite à des recommandations de la Haute Autorité de santé dévoilées quelques heures avant la conférence. Dans le détail, le rappel est ouvert à tous les plus de 18 ans dès cinq mois après leur dernière injection. “Cela concerne 25 millions de Français, dont 6 millions ont déjà reçu le rappel”, a précisé Olivier Véran. Pour ceux qui ont été contaminés par le Covid, “une infection = une injection”, a aussi affirmé le ministre, qui a cité l’exemple suivant : si une personne a reçu une première injection, puis eu le Covid, elle pourra faire sa dose de rappel 5 mois après avoir été malade. A noter qu’à partir du 15 janvier, le pass sanitaire des 18 à 65 ans ne sera plus actif si la dose de rappel n’a pas été faite. "A compter du 15 décembre, le pass sanitaire pour les plus de 65 ans ne sera plus actif si le rappel n'a pas été fait dans un délai de sept mois après l'infection ou après la dernière injection”, a-t-il aussi dit.
L’accent de la vaccination mis sur les libéraux
Plus de 25 millions de vaccins à ARNm sont actuellement en stock donc 4 millions déjà distribués chez les professionnels libéraux habilités à vacciner : médecins, sages-femmes, laboratoires de biologie, kinés… “Nous appuyons un transfert vers la ville”, a confirmé le ministre de la Santé, qui annonce toutefois que les 1.100 centres de vaccination actuellement ouverts...
vont le rester. Selon lui, il y a suffisamment de doses pour vacciner tous les Français ciblés par les nouvelles annonces.
Les médecins de ville autorisés à prescrire du molnupiravir
L’antiviral molnupiravir pourra désormais être prescrit par la médecine de ville. Ce médicament sous forme de comprimé sera réservé aux patients à risque de forme grave et aux patients âgés de + de 65 ans. Olivier Véran a indiqué que des précisions sur les règles de prescription seront communiquées ultérieurement aux médecins.
Tests : la validité restreinte à 24h
La durée de validité des tests négatifs au Covid-19 ouvrant droit au pass sanitaire va être ramenée à 24 heures, a aussi indiqué jeudi le ministre de la Santé. Cette durée était jusqu'à présent de 72 heures.
Vaccination des 5-11 ans : la France étudie la possibilité, mais pas avant 2022
La France étudie la possibilité de vacciner les enfants de 5 à 11 ans contre le Covid-19, mais, dans tous les cas, cela n'aura pas lieu avant "début 2022", a annoncé Olivier Véran. Avant cela, le Comité consultatif national d'éthique et la HAS seront saisis pour “regarder et décrypter en toute transparence” comment cela pourrait être appliqué.
Le port du masque de nouveau obligatoire partout en intérieur
A compter de vendredi, "un décret rendra à nouveau obligatoire le port du masque partout en intérieur" dans les lieux recevant du public, y compris les lieux où le pass sanitaire est réclamé, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran. "Les préfets seront aussi habilités à rendre obligatoire le port du masque pour des événements en extérieur, tels que par exemple les marchés de Noël", qui seront soumis au pass sanitaire, "ou des brocantes", a-t-il précisé.
Plus de fermeture de classe dès le 1er cas en primaire
Le ministre de l'Education nationale a de son côté annoncé qu'à partir de la semaine prochaine, il n'y aura plus de fermeture de classe dans les écoles primaires dès le premier cas de Covid détecté chez un élève. "Dès la semaine prochaine, lorsqu'un élève est testé positif, tous les élèves de la classe sont testés à leur tour et seuls les camarades testés positifs restent à la maison", a indiqué le ministre, soulignant que "8.500 écoles” étaient fermées à la date de mercredi 24 novembre, contre 4.100 le 19 novembre. "Notre boussole reste la priorité d'une école ouverte", a rappelé Jean-Michel Blanquer.
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