La Conférence des doyens de médecine s'oppose à la suppression de l'AME
Le 7 novembre dernier, les sénateurs votaient la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) dans le cadre du projet de loi immigration. Si, vous, lecteurs d’Egora, y êtes favorables à 70%, la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine a, quant à elle, choisi de s’opposer à ce vote. Elle se prononce "en faveur de cette aide sociale qui permet aux personnes étrangères en situation difficile de bénéficier d’un accès normal à des soins de qualité”, écrit-elle dans un communiqué publié vendredi dernier.
Les personnes bénéficiaires de l’AME sont en effet, “exposées à des risques sanitaires importants avec des menaces notamment de maladies transmissibles bactériennes, parasitaires et virales mais aussi de maladies chroniques qui doivent être prises en charge rapidement et correctement, avant qu’elles ne s’aggravent”, poursuit la Conférence nationale des doyens de médecine, qui indique que cela pourrait entraîner “une détérioration des indicateurs de santé publique” du territoire.
Elle insiste également sur les conséquences possibles de cette suppression, en évoquant par exemple “un plus grand recours aux services des urgences déjà débordés, un plus grand nombre d’hospitalisations dans les hôpitaux publics, y compris dans des secteurs comme les réanimations ou la pédiatrie déjà en difficultés, [qui] entraîneraient un surcoût économique aggravant le déficit budgétaire des hôpitaux publics”.
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— Christophe Trivalle (@CTrivalle) November 18, 2023
Selon la Conférence nationale des doyens de médecine, ce vote est par ailleurs “contraire aux engagements éthiques et aux principes fondateurs de la médecine que nous enseignons aux futurs médecins et contraire au serment d’Hippocrate qu’ils prononcent”. Elle demande donc le maintien de l’AME par l’Assemblée nationale en décembre 2023.
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