Macron prend la défense de Buzyn : "Elle avait tout de suite vu le risque"
Dans un entretien accordé au Point, le président de la République est revenu sur la gestion de la crise sanitaire, liée à l’épidémie de Covid-19, par le Gouvernement. Selon lui, l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait identifié dès janvier le risque et prévenu Edouard Philippe de l’imminence de cette crise. Après un silence de plus d’un mois, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est enfin exprimé, dans un entretien au Point, sur la publication des confidences d’Agnès Buzyn dans Le Monde. A peine 48 heures après la tenue du premier tour des élections municipales, l’ex-ministre de la Santé, qui venait de se retirer de la course à la mairie de Paris, confiait au Monde ceci : “Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu.” Agnès Buzyn précisait alors qu’elle avait vu “la première ce qui se passait en Chine” et qu’elle avait aussitôt alerté la DGS. “Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir”, poursuivait-elle. Sa campagne interrompue, l’ancienne ministre revenait alors sur ses choix : “On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée.”
“Pas de polémique” Au Point, Emmanuel Macron, qui ne s’était jusqu’ici pas exprimé sur le sujet, a affirmé qu’il assumait “totalement” son choix de maintenir les élections municipales, écartant l’idée d’une décision prise par le Conseil scientifique. Concernant les propos d’Agnès Buzyn, le président de la République, élogieux à son égard, a assuré qu’elle avait bel et bien pris ses responsabilités et prévenu le chef du Gouvernement. Et a balayé, par ailleurs, “une polémique”, inexistante selon lui. "On comprend que quelque chose de grave se passe en Chine, au début du mois de janvier, mais on n'en connaît pas la nature. Quand je dis 'on', je parle d'Agnès Buzyn, qui voit tout de suite le risque, car elle a une expertise sur le sujet", a-t-il dit, avant de préciser : “La ministre de la Santé prévient que ça peut mal évoluer, en effet. Elle dit qu’il faut faire attention. Elle prend donc des décisions très rapidement. Elle commande, avec le directeur général de la Santé (DGS), Jérôme Salomon, du matériel à Santé publique France et elle active les agences régionales de santé. Le dispositif sanitaire de crise s’organise et réagit comme il se doit.”
A la mi-février, celle qui exerce aujourd’hui à l’hôpital Percy de Clamart avait quitté son ministère pour mener la campagne à Paris, après le renoncement de Benjamin Griveaux. Elle avait demandé à Emmanuel Macron de cumuler ses fonctions de ministre avec sa candidate, mais celui-ci a déclaré que c’était “impossible”. Olivier Véran avait alors repris le flambeau en pleine épidémie de coronavirus. Un choix qu’Emmanuel Macron “ne regrette pas”. “Ce sujet n’a donc eu aucun impact sur la gestion de crise. Aucun”, a-t-il insisté. [avec Le Point]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus