Bruno Le Maire renonce à toucher aux ALD mais cible les arrêts de travail
"Nous ne voulons pas toucher aux affections de longue durée" (ALD), a assuré le ministre de l'Economie et des Finances, samedi 30 mars, dans un entretien à Ouest-France. Le Gouvernement avait un temps envisagé de "réfléchir à la pertinence" du dispositif pour faire des économies.
Le Gouvernement fait-il volte face ? Début mars, le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, avait dit vouloir "ouvrir une discussion" sur la liste des ALD, qui "date des années 1980". "Les ALD concernent 20% de nos concitoyens, c'est-à-dire 13 millions de Français. […] Cela représente les deux tiers des remboursements par l'Assurance maladie. Il n'est donc pas illégitime, illogique, comme cela a été fait régulièrement, d'interroger [...] la pertinence de ces dispositifs", déclarait-il quelques jours plus tôt, le 27 février, lors de la séance de questions au Gouvernement.
"Nous refusons d'être désignés à la vindicte populaire comme responsables des déficits du système de santé, de nous excuser d'être de plus en plus nombreux", avaient aussitôt réagi 25 associations de malades chroniques dans une lettre ouverte adressée à Frédéric Valletoux. "Ce n'est pas dans les poches des patients [...] qu'il faut chercher cet argent."
"L'idée n'est pas de restreindre les droits mais de voir s'il est toujours pertinent de faire figurer" certaines pathologies sur cette liste au regard des "progrès médicaux", avait répondu le ministre délégué à la Santé, précisant qu'un "travail" était en cours à ce sujet.
"La multiplication des arrêts maladie pose une vraie question"
"Nous ne voulons donc pas toucher aux ALD", a assuré le ministre de l'Economie et des Finances, ce samedi 30 mars, dans un entretien accordé à Ouest-France, estimant que le dispositif ALD est un "pilier essentiel de la solidarité". "Mais c’est précisément parce que nous voulons protéger ces personnes malades – elles sont 12 millions — que nous devons réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social", a-t-il ajouté.
Après l'annonce du dérapage du déficit en 2023 [l'Insee a révélé mardi dernier que le déficit public de la France s'était envolé à 5,5% du PIB en 2023, contre 4,9% attendus par l'exécutif, NDLR], Bruno Le Maire a indiqué qu'il fallait "faire des choix pour protéger les personnes qui en ont le plus besoin".
Si l'on comprend que le Gouvernement ne touchera pas aux ALD, le ministre s'est en revanche attaqué aux arrêts de travail. "Les arrêts maladie ont augmenté de 10 % depuis le Covid ! Leur multiplication pose une vraie question", a-t-il déclaré. Il souhaite l'ouverture d'un débat sur le sujet "dès cette année afin de lutter contre les abus". "C’est aussi un principe de justice vis-à-vis de ceux qui travaillent."
Le Gouvernement doit présenter des mesures d'économies d'ici la mi-avril. Objectif : "revenir sous les 3% de déficit en 2027".
[avec Ouest-France]
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