
"Ces médecins profitent de leur position" : les insoumis réclament une commission d'enquête sur les violences sexuelles dans le milieu médical
Les députés de la France Insoumise ont signé une proposition de résolution, déposée le mercredi 19 mars, pour demander la création d'une commission d'enquête sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) commises dans les secteurs médicaux, hospitaliers et de formation des professionnels de santé, ainsi que sur les violences gynécologiques.

Les 71 députés de La France Insoumise (LFI) ont signé une proposition de résolution, déposée auprès de l'Assemblée nationale le mercredi 19 mars, pour demander le lancement d'une commission d'enquête sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) commises dans le milieu médical et hospitalier, et dans le cadre de la formation des soignants.
Près d'un mois après le début du procès de l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec pour viols et agressions sexuelles sur 299 patients, les députés estiment qu'il est de leur "devoir de parlementaires de questionner les défaillances de nos institutions qui ont pu mener à ce que ce chirurgien puisse exercer sans jamais être inquiété", écrivent-ils, en préambule de cette proposition de résolution.
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Nathalie Hanseler Corréard
Oui
Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus
Ils pointent également les trop nombreuses violences obstétricales et gynécologiques commises à l'encontre des femmes. "Les agresseurs jouent du pouvoir que leur confère la blouse blanche et entretiennent la confusion entre actes médicaux et violences sexuelles", avancent les députés. "Au point qu’une part infime de victimes a gardé [en] mémoire [ces] violences ou a su les reconnaître. Ainsi, ces médecins profitent de leur position hiérarchique et de figure d’autorité pour agresser sur leurs lieux de travail et sont protégés par l’institution médicale du fait de leur statut. Un phénomène qui touche les patient(e)s, mais aussi leurs collègues et subalternes médecins, infirmières, etc."
Or, "malgré la gravité des faits, les signalements restent rares", indiquent les parlementaires, qui appellent notamment à une meilleure formation des professionnels de santé sur ces sujets. "Il en va de notre rôle en tant que parlementaires d’interroger la prévention de ces violences, dès la formation. La formation aux violences sexistes et sexuelles des médecins doit inclure le repérage, la prise en charge initiale et l’accompagnement médico‑judiciaire des victimes de violences sexuelles. [Elle] doit également sensibiliser et former les futurs médecins au respect du consentement, à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail, et contre les violences obstétricales et gynécologiques", détaillent les élus.
Cette proposition de résolution LFI appelle donc à la création d'une commission d'enquête, composée de 30 membres, qui devra "faire un état des lieux" des VSS commises par les professionnels de santé à l'encontre de patients et de collègues. Elle devra également "identifier les mécanismes de défaillances qui permettent" ces violences, et "établir les responsabilités de chaque acteur en la matière", précisent les députés, dans l'article unique de cette proposition de résolutions. Ils souhaitent également que cette commission d'enquête évalue les procédures de signalements de ces violences et leur traitement, ainsi que les dispositifs de prévention et de détection des violences dès la formation des professionnels, et émette des recommandations "sur les réponses à apporter".
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