"Les médecins (…) ont trouvé une astuce canon pour raccrocher le treillis", ironise le Canard Enchainé. Le palmipède consacre, dans sa dernière édition, un article au Service de santé des armées (SSA) qui fait face à une vague de départs de praticiens engagés, "excédés" par l’allongement de leur "lien au service" de 27,5 à 33 ans selon les spécialités.
"Après six mois d’arrêt maladie, les blouses blanches saisissent la commission de réforme afin d’être radiées des officiers d’active pour ‘inaptitude à la vie militaire’", affirment nos confrères. Puis, les réformés s’adressent au Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) pour obtenir le droit de travailler "dans le civil ou de s’installer en libéral". Une "épidémie" au point de vider certains services comme celui de cardiologie de l’hôpital Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne) ou celui de chirurgie thoracique de l’hôpital Percy de Clamart (Hauts-de-Seine).
Pour assurer la continuité des soins, le SSA aurait ainsi recours à des "civils contractuels, dotés de rémunérations bien supérieures à celles de leurs confrères galonnés " : en juin dernier, une annonce pour un radiologue en imagerie médicale a atteint 12 000 à 15 000 euros, rapporte le Canard Enchaîné. "Le double d’un radiologue militaire", rappelle ironiquement le palmipède. "Mieux : dès la signature de leur contrat de trois ans, les médecins civils commissionnés touchent, en guise de cadeau de bienvenue, une prime de 25 000 euros… en plus de leur salaire", écrit-il encore.
Un décret a été signé cet été par le ministère des armées pour "clarifier le temps de travail incompressible que les médecins militaires doivent à l’institution" en contrepartie de leurs études. Il semblerait toutefois, selon les informations de nos confrères, que les médecins militaires aient "gagné trois ans".
[Avec Le Canard Enchaîné]
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