Le Doliprane passe sous contrôle d'un fonds d'investissement américain
Le groupe Sanofi a confirmé, ce lundi 21 octobre, s'allier à un fonds d'investissement américain pour lui céder le contrôle de sa filiale Opella, qui commercialise le Doliprane. L'Etat assure avoir obtenu des garanties, notamment sur l'emploi, la production et l'approvisionnement de la France en médicaments.
Le groupe pharmaceutique Sanofi confirme, ce lundi 21 octobre, s'allier au fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle de sa filiale Opella, qui commercialise le Doliprane, pour une valeur d'entreprise d'environ 16 milliards d'euros. La veille, le ministère de l'Economie avait annoncé qu'un "accord tripartie" avait été trouvé entre l'Etat, Sanofi et CD&R concernant ce projet de cession. "On a atteint le plus haut niveau de garanties possible" dans les discussions entre Sanofi et le repreneur américain, précisaient les cabinets des ministres de l'Economie et de l'Industrie, alors que "l'Etat, via Bpifrance, sera actionnaire pour y veiller".
Selon le communiqué de Sanofi, le groupe français et CD&R "sont entrés en négociations exclusives pour la cession et l'acquisition potentielles d'une participation de contrôle de 50% dans Opella". Le groupe français précise, par ailleurs, que l'offre de CD&R est "ferme et entièrement financée".
Dans cette cession, la banque publique d'investissement "Bpifrance devrait participer en tant qu'actionnaire minoritaire à hauteur d'environ 2%", précise Sanofi. Le groupe pharmaceutique devrait, lui, devrait rester "un actionnaire significatif" (environ 48%). "Sanofi peut désormais se concentrer encore davantage sur les solutions innovantes à apporter aux patients qui souffrent de maladies invalidantes ou mortelles telles que le VRS, la BPCO ou la sclérose en plaques", a déclaré le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, cité dans le communiqué. "Rien ne change pour le Doliprane", a-t-il ajouté ce lundi, lors d'un point presse.
Des garanties sur la production et l'approvisionnement
CD&R ambitionne, de son côté, "d'accélérer" la croissance d'Opella, qui détient 115 marques dans le monde et compte 11 000 collaborateurs dans environ 100 pays, et de "créer un champion français mondial de la santé grand public".
Ces derniers jours, ce projet de cession a suscité de vives réactions au sein de l'opinion publique et de la classe politique, parce qu'il concerne un médicament de base utilisé par un grand nombre de Français. L'Etat a notamment été en discussions avec Sanofi pour définir certaines conditions liées à cette acquisition afin de s'assurer que les garanties pour la sécurité sanitaire était maintenues. Il assure désormais avoir obtenu "des garanties" sur l'emploi, la production, l'approvisionnement du marché français, la gouvernance et le développement de l'entreprise.
Les syndicats du groupe Sanofi craignent, eux, une "casse sociale" dans les 1 700 emplois que compte Opella en France. Opposés à l'arrivée d'un nouvel actionnaire étranger, ils sont en grève reconductible depuis jeudi 17 octobre.
[avec AFP]
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