Le distributeur breton repart au combat contre le monopole de l'automédication par les pharmaciens d'officine. Dans une nouvelle offensive publicitaire, il affiche clairement ses ambitions : commercialisation des autotests de dépistage et de patchs de sevrage tabagiques.
La vente des tests de grossesse est autorisée en grandes surfaces depuis 2014, mais Edouard Leclerc veut bien plus. Au travers d'une campagne de publicité récemment dévoilée où une patiente fictive se plaint de ne pouvoir acheter dans son magasin habituel des autotests de dépistage du cholestérol, l'industriel abat ses cartes. Le propos est illustré par un sondage démontrant que les Français seraient "très favorables à la vente des autotests en parapharmacie pour un meilleur dépistage". Édouard Leclerc en personne est allé plaider sa cause sur Europe 1, le 27 aout dernier, enfonçant une fois de plus le clou de la fin du monopole officinal. Et revendiquant de pouvoir aussi commercialiser des patchs de sevrage tabagique. L'industriel affirme avoir adressé cette demande à la ministre de la Santé, ce qui a suscité une levée de bouclier immédiate des pharmaciens. "La dispensation des autotests et des médicaments comme des substituts nicotiniques doit s’effectuer dans un environnement sécurisé soumis à des contraintes organisationnelles et juridiques strictes", a tempête la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), imaginant la dispensation d'autotests de dépistage du VIH "entre deux linéaires de supermarché". "Nous sommes forcés de constater que vous aviez promis vos tests de grossesse à moins de 1 euro en 2014 et que vous en faites, aujourd’hui, la publicité à 3,11 euros. Alors qu’en pharmacie, [ceux-ci sont] vendu[s] à un prix comparable, voire inférieur, mais avec un conseil", assène également l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf). Le Pharmacien de France rappelle qu'Agnès Buzyn a tenu jusqu'ici une lige dure sur l'automédication, après avoir listé la codéine et fait interdire la publicité grand public sur les médicaments à base de pseudoéphédrine. Mais le reste du gouvernement est-il aussi sur cette ligne, s'interroge- t-il ? [Avec lepharmaciendefrance.fr]
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