Leclerc veut vendre des autotests et des patchs

03/09/2018 Par Catherine le Borgne
Santé publique

Le distributeur breton repart au combat contre le monopole de l'automédication par les pharmaciens d'officine.  Dans une nouvelle offensive publicitaire, il affiche clairement ses ambitions : commercialisation des autotests de dépistage et de patchs de sevrage tabagiques.

La vente des tests de grossesse est au­to­ri­sée en grandes sur­faces de­puis 2014, mais Edouard Le­clerc veut bien plus. Au travers d'une cam­pagne de pu­bli­cité ré­cem­ment dé­voi­lée où une pa­tiente fic­tive se plaint de ne pou­voir ache­ter dans son ma­ga­sin ha­bi­tuel des au­to­tests de dé­pis­tage du cho­les­té­rol, l'industriel abat ses cartes. Le propos est illustré par un son­dage démon­trant que les Fran­çais se­raient "très fa­vo­rables à la vente des au­to­tests en pa­ra­phar­ma­cie pour un meilleur dé­pis­tage". Édouard Le­clerc en per­sonne est allé plai­der sa cause sur Europe 1, le 27 aout dernier, enfonçant une fois de plus le clou de la fin du monopole officinal. Et revendiquant de pouvoir aussi commercialiser des patchs de sevrage tabagique. L'industriel affirme avoir adressé cette demande à la ministre de la Santé, ce qui a suscité une levée de bouclier immédiate des pharmaciens.  "La dis­pen­sa­tion des au­to­tests et des mé­di­ca­ments comme des sub­sti­tuts ni­co­ti­niques doit s’ef­fec­tuer dans un en­vi­ron­ne­ment sé­cu­risé sou­mis à des contraintes or­ga­ni­sa­tion­nelles et ju­ri­diques strictes", a tem­pête la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ima­gi­nant la dis­pen­sa­tion d'au­to­tests de dé­pis­tage du VIH "entre deux li­néaires de su­per­mar­ché""Nous sommes for­cés de consta­ter que vous aviez pro­mis vos tests de gros­sesse à moins de 1 euro en 2014 et que vous en faites, au­jour­d’hui, la pu­bli­cité à 3,11 eu­ros. Alors qu’en phar­ma­cie, [ceux-ci sont] vendu[s] à un prix com­pa­rable, voire in­fé­rieur, mais avec un conseil", as­sène éga­le­ment l'As­so­cia­tion na­tio­nale des étu­diants en phar­ma­cie de France (Anepf). Le Pharmacien de France rappelle qu'Agnès  Buzyn a tenu  jusqu'ici une lige dure sur l'automédication, après avoir listé la codéine et fait interdire la publicité grand public sur les médicaments à base de pseudoéphédrine. Mais le reste du gou­ver­ne­ment est-il aussi sur cette ligne, s'interroge- t-il ?   [Avec lepharmaciendefrance.fr]

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Stéphanie Beaujouan

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