Hier soir, Marisol Touraine passait le flambeau au Pr Agnès Buzyn. La désormais ex-ministre de la Santé a regardé le chemin parcouru depuis sa prise de fonction, il y a 5 ans, transmis à son successeur le dossier brulant de l'obligation vaccinale… et versé quelques larmes.
Il y avait foule, hier soir, dans le hall du ministère de la Santé pour dire adieu à Marisol Touraine. Il faut dire que seuls deux ministres avant elle étaient restés aussi longtemps. "Une fierté" pour Marisol Touraine, qui n'a pas pu réprimer ses larmes. "Pendant 5 ans, je n'ai pour seule obstination de porter des politiques qui permettent aux Français d'aller mieux, de faire reculer les inégalités", a-t-elle souligné, avant de dresser son bilan: "le rétablissement des comptes de la Sécurité sociale", "la volonté de faire de l'hôpital public une institution forte et reconnue partout", "l'accompagnement du rôle grandissant des médecins généralistes et des MSP"… et la mise en place de l'obligation de tiers payant, "une des grandes avancées de ce quinquennat".
Chantier de l'obligation vaccinale
Reste un chantier qui n'a pas pu aboutir, faute de temps parlementaire : la vaccination. Un projet de loi étendant l'obligation vaccinale à 11 vaccins, suivant la recommandation du rapport Fischer, a été préparé et attend sur le bureau d'Agnès Buzyn. "Je suis heureuse que ce soit vous, engagée dans des combats de santé publique", a salué Marisol Touraine. Si la nouvelle ministre a rendu hommage à celle qui l'a précédée, saluant "des réformes ambitieuses, courageuses", elle a prévenu : "Je comprends votre fierté au bout de ces cinq ans. Pour autant, nous serons probablement parfois dans des chemins différents." Une référence au tiers payant, que Macron souhaite appliquer sur la base du volontariat?
"Ce gouvernement n'a aucun droit à l'échec"
"C'est avec une immense fierté que je prends les clés de ce ministère. Le combat de toute ma vie a été d'accompagner les malades. C'est un grand honneur de travailler pour la collectivité", a déclaré, émue, Agnès Buzyn. Elle a appelé les agents ministériels présents dans le hall à "travailler d'arrache-pied, parce que ce gouvernement n'a aucun droit à l'échec". "Nous allons devoir travailler collectif, déployer de la créativité, de l'ingéniosité car les budgets sont contraints, même si nous lutterons pour ces budgets." La nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé a indiqué vouloir inscrire son travail "dans le temps long". "Je serai vigilante à ne pas travailler que dans l'immédiateté de l'action".
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