Christophe Castaner, en parlant explicitement de "confinement", a intimé aux Français de rester chez eux, sauf exceptions, pour lutter contre la propagation du coronavirus et a promis la mobilisation de 100.000 policiers et gendarmes pour des contrôles. "Le mot d'ordre est clair: restez chez vous !", a dit le ministre de l'Intérieur lors d'un point presse au ton parfois martial. La France a mis en place les mesures de confinement "les plus strictes 'Europe", a fait valoir mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, en soulignant que "les activités collectives sont interdites" pour tenter d'endiguer la pandémie de coronavirus. "Le repas de famille, les dîners entre amis, le match de foot avec quelques amis, les retrouvailles pour une partie de cartes. (...) Ça n'est pas seulement déconseillé, c'est interdit", a-t-il développé à l'issue d'un Conseil des ministres consacré à la mise en place des mesures de confinement annoncées la veille par Emmanuel Macron. Ainsi, "Toutes les personnes qui circuleront devront être "en mesure de justifier leur déplacement",a-t-il en outre affirmé, précisant qu'une amende pour les contrevenants serait prochainement portée à 135 euros. Elle est aujourd'hui de seulement 38 euros. Les restrictions Le ministre de l'Intérieur a rappelé que les restrictions de circulation débutent à partir de ce mardi à midi, pour 15 jours, éventuellement renouvelables. Pour chaque déplacement, outre certaines cartes professionnelles et des attestations d'employeurs, les Français devront présenter un "document attestant sur l'honneur le motif" du déplacement, notamment téléchargeable sur le site du ministère de l'Intérieur. Il pourra également être réalisée sur papier libre.
Adresse aux Français. https://t.co/V0kwXbU79J
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 16, 2020
"Il appartiendra à chacun de le remplir pour préciser la nature de son déplacement, sa destination et ses raisons", a expliqué Christophe Castaner. Les exceptions aux restrictions de circulation "pourront être tolérées pour les déplacements entre le domicile et le travail. Lorsque ces déplacements sont indispensables pour des activités ne pouvant être interrompues, ni organisées sous forme de télétravail", a détaillé le ministre.
D'autres déplacements échappent aux restrictions mais pas aux justificatifs : ceux "nécessaires pour faire des courses ou pour les besoins de première nécessité, pour motifs de santé, pour les déplacements au motif familial impérieux, pour les personnes vulnérables, pour venir en aide à un proche dépendant ou pour des parents séparés pour aller chercher ou déposer les enfants", a-t-il encore ajouté. Le ministre a également précisé que des "déplacements brefs à proximité du domicile" seront également tolérés. "On pourra toujours pratiquer une activité physique ou sortir son chien mais chacun devra le faire avec parcimonie.
Contrôles aux frontières renforcés Deux niveaux de contrôle ont été détaillés par le ministre. En ce qui concerne les frontières extérieures de l'Union européenne, ne seront désormais admis dans l'espace commun que les ressortissants d'un pays de l'Union européenne ou de l'espace Schengen, ainsi que les Britanniques. Seront aussi acceptés les personnes de pays tiers disposant d'un permis de séjour européen et des exceptions sont prévues pour d'autres catégories, comme les personnels de santé d'un pays non-européen. Pour ce qui concerne les frontières intérieures de l'UE, des contrôles ont déjà été mis en place, avec l'Allemagne par exemple. Les travailleurs transfrontaliers pourront continuer d'aller et venir, s'ils disposent de justificatifs de domicile et d'emploi. "Il ne s'agit pas pour nous de procéder à une fermeture totale des frontières. Il s'agit de limiter les échanges au strict nécessaire. C'est cohérent avec les mesures de confinement que nous prenons", a insisté Christophe Castaner. La circulation des marchandises restera pour sa part possible, qu'elle soit entrante ou sortante, avec des pays frontaliers ou extérieurs à l'UE. Retrouvez notre direct sur l'épidémie de coronavirus ici.
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