Agnès Buzyn a estimé mercredi qu' "on (avait) nié le ressenti" des malades de la thyroïde qui avaient signalé des effets secondaires avec la nouvelle formule du Levothyrox. La justice a été saisie de 63 plaintes d'utilisateurs.
"On a nié le ressenti des malades (...) c'est cela qui crée cette colère que l'on ressent chez les patients, car on a minimisé leur désarroi", a-t-elle déclaré sur Europe 1, en réaffirmant sa volonté de créer "une mission sur l'information des malades". "J'annoncerai dans les semaines qui viennent la composition de cette mission", a-t-elle dit. Revenant sur l'affaire du Levothyrox, la ministre a estimé qu'il y avait "vraiment eu un défaut d'information des malades". "Les gens n'avaient pas été prévenus" et "découvraient qu'on avait changé leur produit", a-t-elle reconnu. La nouvelle formule du Levothyrox a été mise sur le marché fin mars. C'est l'Agence du médicament (ANSM) qui l'a réclamée au laboratoire dès 2012 afin, selon elle, de rendre le produit plus stable. "A l'heure des réseaux sociaux, à l'heure où les gens veulent être acteurs de leur santé, cela ne peut pas être seulement une information descendante, institutionnelle. Cela n'a pas fonctionné", a insisté la ministre. La justice a été saisie de 63 plaintes d'utilisateurs du Levothyrox, victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule de ce médicament, selon Xavier Tarabeux, le procureur de la République de Marseille. Confiée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, dont la compétence s'étend jusqu'à Lyon, siège français du laboratoire allemand Merck qui produit ce médicament, l'enquête pour tromperie agravée, atteintes involontaires à l'intégrité physique et mise en danger de la vie d'autrui, sera instruite par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique, a précisé Xavier Tarabeux. Par ailleurs, des avocats projettent de lancer une action collective au civil contre le laboratoire Merck visant à obtenir rapidement l'indemnisation des malades de la thyroïde souffrant d'effets secondaires liés à la nouvelle formule du Levothyrox. "Nous lançons cette action collective conjointe pour défaut d'information de la part du laboratoire et préjudice d'angoisse", a annoncé mardi lors d'une conférence de presse à Toulouse Me Christophe Lèguevaques. Agnès Buzyn a confirmé que l'ancienne formule du Levothyrox devrait être "disponible dans les pharmacies avant la fin septembre" et que des alternatives à ce médicament prescrit à trois millions de personnes en France seraient mises en vente "dans le courant du mois d'octobre". [Avec AFP]
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