Lors d’un discours à l’Elysée mardi 29 juin dans le cadre du Conseil stratégique des industries de santé, le chef de l’Etat a annoncé un plan d’investissement pour la recherche et l'innovation en santé de plusieurs milliards d’euros, afin de faire de la France, un leader européen à l’horizon 2030. Cette stratégie, appelée “Innovation Santé 2030” aura pour vocation de créer de grands "clusters" de recherche pour "casser des décennies de déclassement" et de "lourdeurs qui nous ont ralentis", a annoncé Emmanuel Macron. Elle se veut aussi être une réponse à l’échec français à découvrir rapidement un vaccin anti-Covid.
"Ce sont quatre milliards additionnels à la loi recherche que nous mobilisons avec évidemment au moins autant du privé : quatre milliards de financement public, en plus de la LPPR (la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, NDLR), quatre milliards du privé, donc c'est une stratégie massive d'accélération de la recherche publique", a-t-il affirmé en précisant que c’était un “changement aussi de philosophie, d'organisation, de création d'écosystèmes qui répondent notamment aux leçons de la crise".
Dans ces quatre milliards de fonds publics figurent notamment 400 millions d'euros pour les programmes prioritaires de recherche, 600 millions pour créer des "clusters", autrement dits des sites intégrant recherche, soins, acteurs privés et valorisation industrielle des découvertes. L'un d'entre eux, centré sur le cancer, sera lié à l'Institut Gustave Roussy, en collaboration avec Polytechnique, Saclay, Sanofi et l'Inserm, dans le Fort de la Redoute, d'anciens bâtiments du ministère de l'Intérieur, a précisé à l'AFP le directeur général de l'IGR, le professeur Jean-Charles Soria. En outre, 300 millions iront aux infrastructures de recherche (banques de données, cohortes...).
L'Etat va aussi financer plusieurs dizaines de millions pour permettre à de futurs...
talents de créer leur laboratoire de recherche en France, avec trois à cinq millions chacun, ainsi que 800 millions pour les biothérapies (complétés par deux milliards de fonds privés), 650 millions pour la santé numérique (et 1,5 milliard de fonds privés) et 750 millions pour les maladies émergentes et infectieuses, a précisé l'Elysée. S'y ajoutent deux milliards d'euros pour les start-up de santé, alloués à travers BPI France (un milliard pour des subventions et des prêts, un milliard pour des fonds d'investissement). Enfin 1,5 milliard d'euros viendront soutenir des projets européens d'industrialisation.
Ce plan répond à l'analyse effectuée par les experts mandatés par le Conseil stratégique des industries de santé, à la demande du chef de l'Etat, qui ont formulé 200 propositions pour refaire de la France une nation innovante en santé. Ils ont regretté les freins à la recherche, en particulier le manque de coopération entre institutions. "Nous avons fait un voyage assez triste dans un monde de non-coopération et même de défiance", lancé Agnès Auditer, l'un des expertes, en présentant ses conclusions à Emmanuel Macron.
“Des annonces à la hauteur des enjeux” pour le Leem
En réaction à ces annonces, les Entreprises du médicament ont salué des annonces “à la hauteur des enjeux”. “Les mesures annoncées bénéficieront en premier lieu aux patients en améliorant très sensiblement la capacité de la France à accueillir les innovations et en renforçant l’autonomie stratégique de notre pays en matière de médicaments”, s’est d’abord satisfait son président, Frédéric Collet. Il appelle également à une mise en place rapide de toutes ces mesures : “L’ensemble du Gouvernement est conscient de la nécessité pour notre pays de rattraper le plus rapidement possible le terrain perdu vis-à-vis de nos compétiteurs européens et de se mobiliser pour assurer le succès de ces réformes ambitieuses. Tout se joue désormais dans la mise en œuvre claire et rapide de ces engagements, qui devront trouver leur traduction notamment dans la prochaine loi de financement de la sécurité sociale”, a-t-il fait savoir dans un communiqué. Enfin, Frédéric Collet a aussi appellé à la mise en place d’un pilotage des réformes “au plus haut niveau de l’Etat”.
[avec AFP]
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