Mercenariat, IPA de premier recours, Rosp des médecins spécialistes : les mesures choc du Ségur de la Santé
Deux mois à peine après le lancement de la concertation, les conclusions du Ségur de la santé viennent d'être rendues. Le ministre de la Santé avait promis des "annonces fortes" : pari tenu. Zoom sur trois mesures choc. "Mettre fin au mercenariat de l'intérim médical" Auteur d'un rapport choc sur le sujet lorsqu'il était député, en 2013, Olivier Véran poursuit sa lutte contre les dérives de l'intérim médical, qualifié de "mercenariat". Pour faire respecter les plafonds de rémunération fixés depuis le début de l'année 2018, le ministre de la Santé dégaine l'artillerie lourde : les contrats non réglementaires seront bloqués par les comptables publics. Les ARS auront également la possibilité de "dénoncer devant le tribunal administratif" ces contrats irréguliers. La mesure sera intégrée au projet de loi de finance de la Sécurité sociale 2021. Une infirmière de pratique avancée en premier recours Créé par la loi de santé de 2016, le métier d'infirmière de pratique avancée (IPA) était jusqu'ici restreint à la prise en charge de pathologie chronique en soins primaires, des maladies rénales, aux champs de l'oncologie et de la psychiatrie. Une IPA urgences avait été également annoncée en réponse à la crise des SAU. Le Gouvernement veut aller plus loin et "renforcer le rôle de premier recours des infirmières en pratique avancée, en permettant aux patients de les consulter directement et en élargissant leur périmètre d’action". L'accès à la formation et au métier sera simplifié afin d'atteindre 3000 IPA en exercice en 2022 et 5000 en 2024. Une concertation sera ouverte à l'automne sur le sujet. Par ailleurs, une mission de réflexion sera lancée sur la création d'une "nouvelle profession médicale intermédiaire en milieu hospitalier". Etendre la ROSP à de nouvelles spécialités médicales Le Ségur préconise de renforcer la qualité et la pertinence des soins, avec le développement de la rémunération sur objectif de santé public (Rosp) pour médecins spécialistes. Aujourd'hui, seuls les médecins traitants de l'enfant et de l'adulte, ainsi que les cardiologues, gastro-entérologues et endocrinologue peuvent en bénéficier. La liste des spécialités médicales éligibles sera donc élargie. Par ailleurs, des dispositifs d’intéressement collectif à la qualité des soins seront développés. Cette mesure devra faire l'objet d'une négociation conventionnelle. A suivre sur Egora : le détail des mesures du Ségur et les réactions des acteurs de la santé.
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