"Non, je ne vous serrerai pas la main" : quand deux infirmières tiennent tête à Macron
En déplacement au CHU de Rouen dans le cadre de la "stratégie autisme" que doit présenter le Gouvernement demain, le Président de la République a été accueilli ce jeudi matin par les huées de 300 manifestants et par deux infirmières déterminées à l'interpeller sur les suppressions de postes à l'hôpital.
Le Président de la République ne peut plus y couper. A chacun de ses déplacements à l'hôpital, Emmanuel Macron a droit à un échange tendu avec le personnel soignant, lassé des restructurations et des restrictions budgétaires. En décembre dernier, à l'hôpital de Saint-Denis, une infirmière l'avait sermonné sur sa méthode, lui reprochant d'être "brutal". Pris à partie En visite à l'unité d'intervention développementale précoce dans le cadre de la stratégie autisme du Gouvernement, Emmanuel Macron a cette fois été accueilli par les huées de 300 manifestants, essentiellement des soignants mais aussi des cheminots et des salariés de Carrefour. Au sein de l'établissement, le Président, accompagné de la ministre de la Santé, a ensuite été pris à partie par deux infirmières. "Il y a 3-4% d'augmentation de croissance d'activité et -2% de budget pour la santé cette année", ont-elles critiqué, réclamant "des postes" pour "accueillir correctement les patients". "L'activité des hôpitaux en France a baissé de 2% alors qu'on augmente les budgets", a démenti la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Et le Président d'enchaîner sur sa "responsabilité" de faire les "réorganisations" nécessaires. "Oui pour investir dans la santé, c'est essentiel. Mais oui pour le faire bien." Contraint d'évoquer la situation des hôpitaux Les soignantes ne se sont pas démontées. "Les réorganisations, c'est que des fermetures et des suppressions de postes pour l'instant. Venez dans les services, venez dans les salles de naissance", ont-elles interpellé. "Je vous écoute, j'ai la courtoisie alors que vous ne m'avez pas serré la main, a répondu le Président, exaspéré. Ayez la courtoisie pour les familles et les soignants de l'autisme de laisser parler d'autisme." "Non, je ne vous serrerai pas la main. Je suis tous les jours à 5 heures du matin pour ces gens-là, moi", a rétorqué la soignante.
Venu initialement annoncer un "forfait de remboursement pour les parents à partir du 1er janvier 2019" pour les dépistages de l'autisme, Emmanuel Macron a donc été contraint d'évoquer la situation des hôpitaux. Le Président a promis des "décisions très importantes", qu'il annoncera "d'ici l'été". [avec lopinion.fr et AFP]
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