Alors qu’il jugeait “inutile” le port des masques en mars dernier, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a dû répondre aux questions de la commission d'enquête sur le coronavirus à l’Assemblée nationale ce mardi 16 juin. "Le monde entier a été surpris par cette crise inédite, massive, brutale,mondiale", a-t-il souligné, défendant la stratégie des autorités sur les masques et les tests, ainsi que les efforts de préparation du pays à ce type de crise sanitaire. “La France a toujours suivi les recommandations internationales concernant le port du masque dans la lutte contre le coronavirus”, s’est-il aussi défendu.
Le directeur général de la Santé a retracé, au cours de son audition, la chronologie des stocks stratégiques d'Etat de ces masques, commandés massivement au moment de la menace de grippe H1N1 puis détruits en partie après un audit de 2017 ayant conclu au mauvais état d'une majorité d'entre eux. Une commande de 100 millions de masques est alors passée fin 2018, avec décision d'évoluer "vers un stock dynamique, tournant", plutôt qu'un stock massif "dormant". Mais à cause de l’épidémie, les besoins des soignants sont passés de 3 à 5 millions par semaine à 30 voire 40 millions, alors qu’en parallèle, la Chine, principal producteur, voyait son économie paralysée.
Concernant les masques pour le grand public, le député Jean-Christophe Lagarde (UDI) a dénoncé un "mensonge d'Etat" pour avoir assuré le 18 mars qu'il n'y avait "pas de sens à...
porter ce masque" dans la rue "pour les personnes non contaminées". Mais pour Jérôme Salomon, “l'OMS a beaucoup hésité et ne recommande le port du masque dans certaines conditions que depuis le 5 juin". Il a également évoqué une récente étude faisant part de "doutes sur l'efficacité des masques grand public". Surveillance syndromique Concernant les tests de dépistage, il a défendu l'arrêt du dépistage systématique le 14 mars au profit d'une "surveillance syndromique" et d'un diagnostic basé sur les symptômes, expliquant que cela ne changeait rien à la prise en charge des patients. Selon lui, l'invitation de l'OMS le 16 mars à "teste(r) chaque cas suspect de Covid" visait plutôt les pays "qui n'avaient pas accès aux tests" à ce moment-là. Jérôme Salomon a par ailleurs assuré qu'"aucune décision nationale" n'avait été prise concernant la pertinence d'hospitaliser ou non les résidents d'Ehpad atteints de coronavirus. Il s'agit toujours d'une "démarche individuelle des équipes médicales", qui décident "si oui ou non il y a un bénéfice" pour le patient à être hospitalisé ou admis en réanimation.Plus du tiers des quelque 30.000 décès liés à l'épidémie ont eu lieu dans les Ehpad.
- "Le 4 mars, vous déclariez sur @BFMTV 'les masques n'ont aucun intérêt pour le grand public'", affirme @damienabad.
— LCP (@LCP) June 16, 2020
- "Nous avons toujours suivi les recommandations internationales", répond Jérôme Salomon.#DirectAN #COVID19 pic.twitter.com/FNj49rngol
[avec AFP]
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