Primo-prescription de lentilles : les orthoptistes dénoncent "l'inertie" du ministère
Si l'accès direct aux orthoptistes – sous conditions – est officiellement entré en vigueur, la primo-prescription de lentilles par ces professionnels coince encore du fait de l'absence de texte sur la formation obligatoire.
"Toute la journée on nous rabâche qu'il faut améliorer l'accès aux soins, on fait de la communication dessus, et finalement on ne peut rien faire", déplore Mélanie Ordines, présidente du Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO), contactée par Egora. Si Mélanie Ordines est agacée, c'est parce que la primo-prescription de lentilles de contact par les orthoptistes, pourtant inscrite dans la loi, est toujours paralysée.
Depuis fin avril 2022, ces professionnels sont officiellement autorisés à recevoir des patients de 16 à 42 ans "sans ordonnance" dans le cadre d'un bilan visuel et, si besoin, à prescrire une correction visuelle (lunettes et lentilles de contact oculaire). Fin janvier 2023, la parution d'un arrêté fixant la liste des contre-indications pour la primo-prescription de lunettes et le bilan visuel a officiellement acté cet accès direct.
Prévu par la loi de financement de la Sécurité sociale 2022, l'accès direct avait suscité dans un premier temps la colère des ophtalmologistes. Depuis, "ça fonctionne bien, il n'y a aucun souci", assure Mélanie Ordines. Mais le décret sur l'accès direct, daté du 26 avril 2022, prévoyait également que les orthoptistes ayant suivi une "formation adaptée" puissent prescrire des lentilles de contact oculaire souples. Or c'est là que le bât blesse. Car "l'arrêté sur la formation n'est toujours pas sorti".
"Ces actes ont été communiqués par la Caisse nationale de l'Assurance maladie il y a de nombreux mois, mais l'inertie persiste", fustige le syndicat dans un communiqué paru ce jeudi 4 avril. "Les ophtalmologistes sont ok, tout le monde est ok, on ne comprend pas ce qu'il se passe...", déplore la présidente, qui souligne que la profession attend également d'autres textes visant à élargir leurs compétences (protocole "Muraine Frété Renové", "suivi des patients atteints de glaucome chronique stabilisé"…).
"Face à une attente insoutenable, les orthoptistes et leurs patients ne peuvent plus rester dans l'expectative", écrit le syndicat, qui exhorte les "autorités compétentes à publier enfin les textes requis afin de permettre une prise en charge adéquate et respectueuse des besoins de santé de nos concitoyens".
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