Le débat resurgit chaque année : faut-il restreindre l’AME, dispositif de prise en charge destiné aux étrangers en situation irrégulière, aux seuls soins urgents ? Dans les colonnes du Parisien, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’y est déclaré personnellement favorable, soutenant la proposition des Républicains et des centristes à ce sujet. "C'est un bon compromis qui allie fermeté et humanité, et je le dirai sur le banc du Sénat", lors de la présentation du projet de loi sur l'immigration, a-t-il déclaré. En réaction, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé dimanche la création d'une mission chargée "de faire le point sur ce dispositif" et de voir si "des adaptations sont nécessaires". Deux personnalités ont été désignées : le haut fonctionnaire et figure LR Patrick Stefanini, qui a dirigé la campagne de Valérie Pécresse pour l'élection présidentielle, et l'ancien ministre socialiste des Affaires sociales -désormais avocat- Claude Evin.
Le budget de l'AME est fixé pour 2024 à 1.2 milliard d'euros, dont 1.1 milliard au titre de l'AME de droit commun et 100 millions d'euros pour les soins urgents. Un récent rapport d'information présenté par la députée LR Véronique Louwagie chiffrait à 1.7 milliard d'euros le "coût réel" de l'AME, en comptabilisant les coûts de gestion et les créances irrécouvrables des hôpitaux. Le nombre de bénéficiaires au 30 septembre 2022 s'élevait à plus de 415 000, avec un panier de soins proche de celui des assurés sociaux, et un faible nombre de restrictions (cures thermales, actes techniques et les examens de biologie médicale spécifiques à l’assistance médicale à la procréation, médicaments dont le service médical rendu a été classé comme faible), pointait le rapport. [avec AFP]
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