"A force d’utiliser la pharmacie d’officine comme une variable d’ajustement des comptes publics, les fermetures risquent de s’accélérer, notamment en milieu rural", prévient l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), dans un communiqué diffusé ce vendredi 6 octobre. Alors que les négociations entre l’Assurance maladie et les représentants des pharmaciens doivent s’ouvrir en novembre, après avoir été repoussées, l’Uspo s’inquiète pour l’avenir de la profession. En proie à des difficultés importantes (hausse des charges, pénuries de médicaments, dégradation de leur trésorerie), l’Union regrette l’attitude du Gouvernement et de l’Assurance maladie, qui "ne semblent pas entendre [leurs] difficultés". Et plusieurs décisions récentes : des économies de 500 millions d’euros sur le médicament "à la charge en grande partie des officines" ; une régulation des volumes ; une baisse des remises génériques de 40% à 20% ; "des cadeaux faits à l’industrie sans aucune contrepartie pour arrêter les pénuries de médicaments"…
"La destruction progressive du maillage officinal serait irréversible et dramatique pour l’accès aux soins, tant le rôle des officines est désormais crucial pour le système de santé et les patients", alerte l’Uspo, qui appelle la Cnam à entreprendre "une réforme économique ambitieuse de l’officine". "Des solutions existent pour améliorer le réseau officinal et son action de santé publique […] mais elles devront être réellement valorisés. Nous sommes prêts à les présenter au ministère et à l’Assurance maladie !", ajoute l’organisation. Face aux multiples enjeux, l’Uspo appelle à la mobilisation et à l’unité, et indique qu’elle proposera à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) de se joindre à elle dans le cadre d’un mouvement d’ampleur. "Plusieurs actions seront menées entre le mois d’octobre et le mois de janvier. Elles seront graduées dans le temps et dépendront de l’avancée des négociations conventionnelles", écrit l’Uspo. Détaillant auprès de ses adhérents : "A partir du mois d’octobre, nous vous invitons à visibiliser ce mouvement auprès des patients et des élus locaux en apposant une affiche dans votre pharmacie. En novembre, nous vous inviterons à habiller vos pharmacies de noir, symbole de la disparition éventuelle des officines". Enfin, "si la situation l’exige", l’Uspo se dit prête à lancer un appel à la grève entre décembre et janvier.
L’Etat va créer la pénurie de pharmacies
— USPO - Pharmaciens d’Officine (@USPO_Pharmacies) October 6, 2023
Charges explosent, honoraires stagnent
L’ouverture immédiate des négociations est indispensable à la survie de votre pharmacie et des ses emplois
L'USPO appelle la profession à se mobiliser de manière unie#SauvonsNosPharmacies pic.twitter.com/jBa142Icgz
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