Les hôpitaux comme les cliniques sont confrontés à la pénurie d'aides-soignants et d'infirmières. Dans ce contexte tendu, les établissements sont contraints de se lancer dans une guerre des salaires s'ils veulent séduire des intérimaires devenus indispensables pour faire tourner les services. C'est le principal enseignement du baromètre de l'Appel Médical – une agence d'intérim médical et paramédicale – consacrée aux évolutions de salaires dans le monde de la santé. "La pénurie de compétences dans le secteur hospitalier et du soin n’est pas nouvelle. Elle résulte d’une crise des vocations qui subsiste depuis quelques années, liée à des salaires considérés comme trop faibles et des conditions de travail jugées trop souvent difficiles", analyse Christophe Bougeard, directeur général d'Appel Médical. "Dans ce contexte, les hôpitaux et les établissements de soin n’ont d’autres choix que de libérer les cordons de la bourse pour pouvoir s’attacher les compétences dont ils ont besoin". Les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) figurent en tête des professionnels favorisés par une situation de l'emploi tendue. Très courtisés depuis un décret de 2015 qui impose des infirmiers spécialisés dans les blocs opératoires, les Ibode ont bénéficié des plus fortes hausses de salaires : +2,2 %, qui fait suite à augmentation de 3,6 % en 2017. Leur salaire moyen s'établit à 3364 euros brut par mois. Ce sont les hôpitaux qui se sont montrés les plus généreux, avec des augmentations de 3,4 % en 2018 contre +2,1 % dans le privé, bien qu'un écart de 200 euros subsiste avec le privé sur la fiche de paie.
"Dans la ligne de 2017, les infirmiers de bloc opératoire sont concernés par de vives tensions en matière de recrutement. Cette situation risque de s'aggraver avec l'entrée en vigueur, à l'été 2019, du décret du 9 février 2018. Celui-ci prévoit d'étendre le rôle des Ibode à de nouveaux actes de soin. La concurrence entre le secteur public et le privé s'accroît dans cette perspective et se ressent sur les niveaux de salaire", note le baromètre. Les IDE intérimaires mieux payées dans le public Pour renforcer leur attractivité, les hôpitaux ont aussi fait des efforts en faveur des infirmiers intérimaires. Ceux-ci ont vu leur salaire grimper de 3,4 % à l'hôpital, contre 1 % dans les cliniques. Avec une progression moyenne de 1,6 %, la paie des IDE atteint les 2289 euros bruts par mois en moyenne (2255 euros dans le privé, 2300 euros dans le public). "Seul le secteur public, souvent confronté à l'urgence des remplacements, propose une hausse de salaire dynamique en 2018 aux infirmiers", indique le baromètre. "Il se rapproche ainsi des niveaux de salaire du secteur associatif et dépasse nettement les salaires du secteur privé". Rouage indispensable du bon fonctionnement des hôpitaux et des établissements de soin, les aides-soignants touchent des salaires en hausse de +1,4 %. Ils gagnent mieux dans le public (1876 euros) que dans le privé (1691 euros). Seule profession paramédicale a bénéficié de plus fortes hausses de revenus dans le privé (+1,7 %) que dans le public (+ 1,4 %), les infirmiers anesthésistes (Iade) gagnent 4061 euros brut par mois dans le privé, contre 3954 euros à l'hôpital. En queue de peloton, les aides médico-psychologiques bénéficient de la plus faible revalorisation salariale, avec un petit +0,9 % en 2018 pour la deuxième année consécutive. Ils voient ainsi leur salaire mensuel plafonner à 1778 euros. Enfin, malgré un salaire en croissance de 1,3 % en 2018, les agents de service hospitalier conservent, avec 1582 euros, le salaire le plus faible du secteur.
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