Service d’accès aux soins : un tiers des sites pilotes n’ont toujours pas démarré l’expérimentation
La machine tourne au ralenti. Un an après la sélection des 22 sites pilotes, choisis pour expérimenter le dispositif avant d’envisager une généralisation, le "chantier" du service d’accès aux soins (SAS) "a pris un peu de retard", a reconnu ce lundi une responsable du ministère de la Santé, à l’occasion d’une rencontre organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). En effet, un tiers des départements choisis n’ont toujours pas démarré l’expérimentation et 15 projets sont confrontés à des situations de "blocages", notamment en lien avec la rémunération des libéraux, a détaillé Sylvie Escalon, de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS). C’est le cas par exemple de l’Ile-de-France. Le SAS manque de fait cruellement d’effecteurs. Nombre de praticiens ont en effet fait part de leur mécontentement depuis plusieurs semaines après la signature de l’avenant 9 à la convention médicale, cet été, par trois syndicats (Avenir Spé-Le Bloc, MG France et la CSMF) et l’Assurance maladie. Cet avenant définit un cadre conventionnel tarifaire : les régulateurs seront rémunérés 90 euros de l'heure* et les effecteurs au forfait (forfait structure).
Autre point de crispation identifié : la formation des assistants de régulation médicale (ARM), qui doivent répondre aux demandes de soins non programmés, est limitée. Selon le président du Samu-Urgences de France, le Dr François Braun, les 11 centres de formations ne fournissent actuellement que 200 ARM par an, or le double serait nécessaire pour que cela fonctionne correctement. Si la DGOS reste confiante sur l’extension prochaine du dispositif – dont l’objectif est de désengorger l’hôpital grâce à une régulation médicale associant la ville et l’hôpital – avec une évaluation prévue début 2022, les professionnels sur le terrain veulent que les "conditions d’acceptabilité" soient au rendez-vous, prévenait sur Egora.fr le président de MG France, la semaine dernière. "La solution ne pourra être trouvée que par le respect des interlocuteurs, qui passe d’abord par l’indépendance des libéraux, à qui on ne peut pas imposer des solutions. L’une d’elle pourrait être que les libéraux embauchent et pilotent les professionnels qui vont travailler pour eux, c’est-à-dire les opérateurs de soins non-programmés. La deuxième serait d'autoriser la régulation délocalisée", avançait le Dr Jacques Battistoni. *Avec prise en charge des cotisations sociales pour les médecins de secteur 1. [avec AFP]
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