"Mon budget demandera aux démocrates et aux républicains de dégager les moyens nécessaires pour éliminer l'épidémie de VIH aux Etats-Unis d'ici 10 ans. Ensemble, nous vaincrons le sida en Amérique et au-delà", a déclaré le président républicain lors de son discours annuel sur l'état de l'Union, au Congrès.
Le secrétaire à la Santé, Alex Azar, a ensuite fourni plus de détails sur l'annonce présidentielle : l'objectif est de réduire le nombre de contaminations par le VIH aux Etats-Unis, aujourd'hui de 38.000 par an, de 75% en cinq ans, et 90% en dix ans. Le but n'est pas jugé farfelu. Une coalition d'organisations anti-sida avait affiché l'objectif "ambitieux" d'une fin de l'épidémie d'ici 2025, dans un document publié à l'automne dernier. "Contrôler le VIH en une décennie est une tâche titanesque, mais nous applaudissons la volonté affichée", a dit Michael Weinstein, président de la très grande organisation anti-sida AIDS Healthcare Foundation, qui gère 64 centres médicaux aux Etats-Unis et des centaines dans le monde. "Cette initiative, si elle est mise en place et financée, pourrait s'inscrire dans l'histoire comme l'une des plus grandes réussites de sa présidence", a réagi le directeur de l'AIDS Institute, Michael Ruppal. La voie à suivre est connue depuis longtemps, disent ces organisations. Il faut doper la prévention dans les communautés concernées : homosexuels, minorités ethniques et, dans une moindre mesure, consommateurs de drogues (6% des contaminations). Et dans les régions qui concentrent les foyers de l'épidémie, c'est-à-dire principalement le Sud. La moitié des infections se produit dans seulement 48 comtés américains et à Washington et San Juan à Porto Rico, selon le ministère de la Santé, qui promet des moyens ciblés géographiquement. 165 000 Américains ignorent qu'ils ont été contaminés. Le gouvernement veut que les tests deviennent routiniers dans l'univers médical. L'accès aux traitements antirétroviraux devra être facilité alors que les systèmes d'assurance médicale sont un parcours du combattant, surtout pour les plus pauvres. Le gouvernement veut également promouvoir le traitement préventif PrEP ("prophylaxie pré-exposition"), sur ordonnance et remboursé. [Avec AFP]
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