91 767 euros. C'est le BNC moyen des médecins libéraux déclaré à la Carmf au titre de l'année 2022, toutes spécialités et secteurs d'exercice confondus. Un chiffre qui cache de fortes disparités, et qui traduit une baisse des revenus nets de la majorité des médecins libéraux. D'après les données publiées ce mardi 7 novembre par la caisse de retraite, le BNC moyen, calculé sur les 102 270 déclarations enregistrées, est en baisse de 3.89% par rapport à 2021. Ces statistiques exhaustives confirment la chute déjà signalée en juillet dernier par l'Unasa, qui évaluait la baisse à 7% pour les quelque 15 000 médecins libéraux adhérents d'une AGA. D'après la Carmf, la baisse est plus marquée chez les médecins généralistes (-5.72%), dont le BNC moyen s'élève à 76 512 €, que chez les autres spécialistes (-2.65%) car de rares spécialités ont néanmoins vu leurs revenus progresser, tirant la moyenne (112 012 €) vers le haut. C'est le cas des médecins biologistes (+10.93%), des anapath (+7.75%) et, dans une moindre mesure, des radiologues (+1.95%). Autant de spécialités "à forte tendance à la financiarisation", relève le président de la Carmf, le Dr Thierry Lardenois, dans le communiqué.
Une perte de pouvoir d'achat de 8.66% Pour les généralistes, la baisse de revenus est la "plus forte" jamais "observée" par la Carmf depuis une vingtaine d'année, c'est-à-dire depuis que la caisse réalise ces statistiques. Cela vaut pour les généralistes de secteur 1 (-5.68%) comme pour les généralistes de secteur 2 (-7.02%). Même en 2020, les revenus des MG n'avaient baissé "que" de 3.46% par rapport à l'année précédente. Outre les MG, les baisses les plus significatives sont constatées chez les cancérologues (-7.11%), les gynécologues (-6.56% pour les gynécologues médicaux et -6.37% pour les obstétriciens) ou encore les dermatologues (-5.08%). Compte tenu de l'inflation, qui s'est élevée à 5.22% l'an dernier, "la perte de pouvoir d'achat est de 8.66%" pour les médecins libéraux, pointe la Carmf. Ce que déplore vivement Thierry Lardenois, dans ce contexte de "raréfaction de l'offre de soins".
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