Bataille autour de la capitation : MG France fait barrage, les centres de santé dénoncent "l'immobilisme" des libéraux
"En faisant constamment barrage aux évolutions de notre système de santé, la médecine libérale porte une large part de la responsabilité des carences actuelles", chargent, dans un communiqué diffusé lundi 22 janvier, la Fédération nationale des centres de santé, l'Union syndicale des médecins de centres de santé, l'Institut Jean-François Rey et le Réseau des centres de santé communautaires. Saluant la volonté affichée par Emmanuel Macron de privilégier le paiement des médecins au patient plutôt qu'à l'acte, ces structures déplorent "l'immobilisme" et la "procrastination" de la Cnam en la matière.
Les syndicats de médecins libéraux ne semblent en effet pas avoir été convaincus par les résultats de l'expérimentation Peps, présentés par la Cnam jeudi dernier dans le cadre des négociations conventionnelles. Questionnant la "répartition" de cette rémunération forfaitaire entre des professionnels aux pratiques différentes, les syndicats estiment que le dispositif, dans sa forme actuelle, n'est pas adapté à l'activité libérale. La Cnam envisagerait d'engager une nouvelle phase expérimentale de deux ans pour préciser le modèle économique.
Dans un communiqué diffusé hier, MG France a formalisé son refus d'une "inclusion de Peps dans la convention médicale", déplorant des résultats "maigres et contrastés". "Sur 16 MSP qui ont expérimenté PEPS, 13 ont décidé d'en sortir, pointe le syndicat de généralistes. Par ailleurs les expériences étrangères sur le sujet (Royaume-Uni par exemple) ne plaident pas en sa faveur." MG France estime que "pousser au forceps" ce dispositif, "confortable pour les financeurs" mais risqué pour les professionnels de santé, dans la convention est "inacceptable".
Pour les structures de centres de santé au contraire, l'expérimentation Peps est "concluante". "Elle est bénéfique pour la qualité des soins, et participe à l’attractivité du travail en équipe", soulignent-elles, appelant à l'ouverture immédiate du paiement au forfait aux centres de santé volontaires et à son extension aux autres professionnels de santé, "et pas seulement aux généralistes et infirmières".
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