Rosp 2023 : la Cnam dévoile le bulletin de notes des médecins
La rémunération sur objectifs de santé publique et le forfait structure pour 2023 ont été versés aux médecins concernés la semaine dernière. A cette occasion, l'Assurance maladie revient en détail sur l'évolution des indicateurs. Si une amélioration a été constatée dans le suivi des pathologies chroniques, un recul est observé sur les objectifs de prévention, notamment sur la vaccination antigrippale.
En 2023, Rosp et forfait structure ont rapporté en moyenne 9 324 euros aux 51 527 médecins généralistes libéraux concernés. Une enveloppe en légère hausse de 1,9% par rapport à l'an passé. Dans le détail, la Rosp a rapporté 5 185 euros aux médecins généralistes (+1,4 % en 2023).
L’évolution des indicateurs de la rémunération sur objectifs de santé est contrastée en 2023, en ce qui concerne les patients adultes. Dans les points positifs, la Cnam relève une amélioration globale sur les objectifs de suivi des pathologies chroniques et d’efficience des prescriptions.
Sur le diabète, les trois indicateurs relatifs au dépistage de la maladie rénale chronique, aux dosages d’HbA1c et au fond d’œil progressent ainsi respectivement de 2,4 points, 2,3 points et 1,9 point. Le dépistage de la maladie rénale chronique chez les patients hypertendus s’améliore également significativement (+2,5 points). 46% des médecins dépassent l’objectif cible se félicite l'Assurance maladie.
Sur le suivi des patients à risque cardio-vasculaire, la prévention secondaire du risque cardiaque s’améliore sensiblement (patients avec antécédent de maladie coronaire ou AOMI traités par statines et AAP et IEC ou ARA 2), tandis que la surveillance des traitements par anti vitamine K continue de baisser (-1,1 points).
La vaccination antigrippale encore en baisse
En ce qui concerne les objectifs de prévention, un léger recul est constaté, notamment sur la vaccination antigrippale qui poursuit sa baisse après une forte hausse des indicateurs grippe en 2020 en lien avec la pandémie. L'indicateur concernant les 65 ans et plus affiche désormais un niveau légèrement inférieur à celui observé 2019 (56,1% versus 56,4%) et la vaccination du sujet à risque affiche de nouveau une forte baisse pour s’établir à 28,9%.
Les objectifs de prévention du cancer sont mieux tenus. Le cancer du col est bien orienté (+1,6 point), et les deux autres sont quasiment stables (-0,6 sur le CCR et -0,4 sur le cancer du sein).
Enfin, en ce qui concerne la prévention de la iatrogénie médicamenteuse, les résultats sont stables par rapport à l’an passé. Les médecins sont particulièrement bons élèves quant à la prévention des patients âgés sous psychotropes. 45% des médecins se situent ainsi au-dessus de l’objectif cible.
Les deux indicateurs concernant l’antibiothérapie sont également positifs (indicateurs décroissants), avec -0,7 point sur les 16-65 ans et -1,9 point pour l’indicateur d’antibiotiques générateurs d'antibiorésistance.
Le bilan est plutôt positif quant à l'optimisation et à l'efficience des prescriptions. S’agissant des indicateurs d’efficience, la prescription dans le répertoire d’antihypertenseurs est stable et celle des autres traitements ciblés progresse de 2,4 points, soit 16,4 millions de boîtes prescrites en plus dans le répertoire.
La rémunération forfaitaire peine à convaincre les libéraux
La prescription de médicaments biosimilaires poursuit sa bonne dynamique (+5,7 points) pour s’établir à 44,2% de boîtes prescrites. En revanche, la prescription de statines perd 3,2 points sur l'année 2023.
L’indicateur relatif au traitement par metformine évolue favorablement (+1,7 point), ainsi que celui sur les inhibiteurs de la pompe à protons (-1,0 point).
Malgré ces indicateurs globalement positifs, la rémunération forfaitaire peine à convaincre les libéraux, attachés aux paiement à l'acte. Sondés l'an dernier, 83% des lecteurs d'Egora estimaient qu'il faut abandonner le principe d'une rémunération forfaitaire des médecins sur objectifs de santé publique.
Une position qui tranche avec la volonté de l'Assurance maladie et du Gouvernement de miser sur une montée en charge du forfait médecin traitant - issu de la fusion du forfait patientèle, du forfait structure et d'une nouvelle mouture de la Rosp rebaptisé "forfait santé publique". Ce dernier forfait serait resserré sur des indicateurs de prévention, de dépistage et de suivi. Le dépistage du diabète par glycémie à jeun (à faire tous les 3 ans) ferait son entrée dans le champ du dépistage. Les indicateurs seraient désormais mesurés au niveau de chaque patient et plus à l'échelle de la patientèle. Chaque indicateur validé rapporterait 5 euros par patient.
Si pour l'instant les négociations conventionnelles sont à l'arrêt, un retour des syndicats, déjà enclenché par MG France, n'est pas impossible. Et malgré les oppositions syndicales, sans capitation, il n'y aura pas de convention martelait en mars dernier Thomas Fatôme, directeur de la Cnam.
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