"J’ai jeté un pavé dans la mare" : Christelle Audigier, la jeune généraliste qui a embrasé les médecins

13/10/2023 Par Louise Claereboudt
Portrait
En quelques semaines, elle est devenue le visage de la contestation des médecins libéraux. Une Marianne des temps modernes, version défense des soins de ville. Ecœurée par l’attitude des pouvoirs publics envers sa profession, la Dre Christelle Audigier, généraliste dans la banlieue lyonnaise, a fondé en août 2022 le groupe Facebook Médecins pour demain, avec la ferme volonté d’aider ses confrères au bord du gouffre. Elle n’a alors que 35 ans et ne se doute pas de l’ampleur que le mouvement va prendre. Portée par un élan massif, cette maman de deux enfants parviendra à se faire inviter à la table des négociations conventionnelles, et guidera des milliers de médecins en quête de reconnaissance dans les rues de la capitale. Avant de céder sa place. "Il le fallait." Rencontre.  

 

Elle s’est jetée à corps perdu dans "l’aventure". Sans retenue. Avec une fougue brûlante. C’est dans son lit que l’idée de créer Médecins pour demain lui est venue. Le mois d’août 2022 touche alors à sa fin, et les négociations conventionnelles ne vont pas tarder à démarrer. Depuis quelques semaines, Christelle Audigier, généraliste installée en collaboration dans la banlieue lyonnaise, discute jusque tard le soir avec des confrères sur les réseaux sociaux. Elle absorbe leur détresse, partage leur manque de reconnaissance, s’insurge de leur mal-être. "Les médecins vivaient de plus en plus mal leur métier…" La jeune femme de 35 ans s’interroge sur les raisons de cette souffrance. "Dans mon coin, d’abord. Puis je me suis mise à poser des questions." Le sentiment de faire de l’abattage revient dans ses échanges avec ses pairs. "Notre ambition de faire une médecine de qualité se heurte à la réalité du terrain. Si on ne réduit pas la durée des consultations, on ne peut plus payer nos charges ni le matériel qui nous permet de soigner." A cela s’ajoutent les pressions des pouvoirs publics – "de l’Etat, de la Sécu" –, et l’exigence des patients, de plus en plus informés. 

Elle jette alors "un pavé dans la mare" et entame un débat avec ses pairs via un groupe de discussions Messenger*. La trentenaire prend rapidement conscience que l’une des solutions pour apaiser le quotidien des libéraux est d’augmenter leur rémunération. "Ça permettrait d’employer quelqu’un, de gagner en efficience et de réaliser nos ambitions." Rentrée de trois années en Allemagne où, lors de stages, elle a vu des médecins-employeurs proposer "des soins très avancés", la généraliste aspire à monter son propre cabinet libéral. "Je me suis heurtée à un mur financier, et j’étais bloquée dans mes possibilités d’évolution. Me dire à 35 ans que je ne pourrais plus évoluer dans mon métier, avoir la même pratique jusqu’à ma mort… Je n’étais pas d’accord avec ça." "L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue", estime-t-elle, pragmatique. 

D’autres médecins trouvent un écho dans ses réflexions, dans ses possibilités de réponses, et font leurs propres propositions pour redresser le navire des soins primaires. Une hausse du tarif de la consultation est jugée nécessaire. Ils s’accordent sur 50 euros. Le fil de discussion atteint rapidement près de 100 membres, le rendant "illisible". Il regroupe des praticiens de tous âges, de toutes spécialités et de tous bords politiques. "Des gens que je n’aurais probablement jamais contactés", concède Christelle Audigier. Mais tous ont "trouvé un terrain d’entente". L’idée de constituer un groupe Facebook – plus proche du forum – est suggérée pour calmer cette cacophonie, "mais personne ne sautait le pas". "Mes confrères ne bougeaient pas. Dans l’épuisement, ils mettaient un pied devant l’autre." Christelle Audigier sent qu’elle a des ressources en elle pour les défendre, et veut faire changer les choses : "Je me suis dit ‘go. Au pire ça ne marche pas et je ferme le groupe. Je me suis dit que ce serait une aventure et qu’on verrait jusqu’où ça irait." 

 

"Est-ce que tu as les épaules ?" 

Le groupe privé Médecins pour demain naît officiellement le 30 août 2022. La mayonnaise monte en un temps record. En quelques jours, ils sont des centaines à en faire partie. Puis des milliers – 18 700 aujourd’hui. "Une effervescence constante." Le mouvement tente de s’organiser, et Christelle Audigier est nommée présidente. "Ce n’était pas prédestiné mais on m’a dit : ‘ça ne peut être que toi’." Un rôle qu’elle a toutefois hésité à endosser. "Est-ce que tu as les épaules ?", lui demande-t-on. On la prévient aussi : "Ça va être lourd, il faut quelqu’un qui tienne la route." Des messages "bienveillants" plus que méfiants, assure cette maman de deux enfants de 4 et 6 ans. Elle se remet en question, sonde son mari. "Je lui ai dit : ‘Il y a quand même plusieurs milliers de médecins derrière, si je me lance dedans, ça va me demander du travail, est-ce que tu te sens de gérer ?’ Il m’a répondu : ‘Tu fais, et on verra’. J’ai fait ce pas en avant, encore", sourit-elle. A cet instant, tous deux ne se doutent pas de la charge de travail considérable que cela va représenter. 

Les médias commencent à s’intéresser de plus près à ce mouvement qui défend un C à 50 euros – loin, bien loin, de ce que la Cnam semble prête à accorder aux médecins libéraux. Les syndicats aussi, en particulier l’Union française pour une médecine libre (UFML), syndicat "grand-frère" qui a émergé également des réseaux sociaux. C’était en 2012. "Nous aussi, nous sommes nés comme ça, rappelle son président, le Dr Jérôme Marty. C’était normal que les seniors que nous sommes devenus les aident." Le syndicaliste charismatique s’emploie à leur "faire gagner du temps sur le plan de l’espace médiatico-politique". Il propose au bureau de Médecins pour demain d’assister aux négociations conventionnelles – dont le top départ est donné le 9 novembre – en tant qu’observateur. La Dre Audigier refuse. Elle attend de voir ce que va donner la grève et la manifestation dont elle est à l’initiative, et qui sont prévues pour le 1er et 2 décembre 2022. "C’était le crash test." 

Des centaines de médecins libéraux répondront finalement à son appel et se posteront aux abords du ministère de la Santé, avenue de Ségur à Paris, malgré un froid saisissant. C’est "une première victoire" pour Médecins pour demain, qui devient très vite "MPD" dans le jargon. "Même à Marseille, où il pleuvait, les médecins sont allés avec leurs parapluies devant la Sécu", vibre Christelle Audigier, les étoiles encore plein les yeux. Les regards se tournent vers cette jeune généraliste inconnue au bataillon qui a embrasé la profession, souvent isolée. Le politique, lui, scrute la situation, particulièrement tendue. Le ministre de la Santé de l’époque, François Braun, ira à la rencontre des grévistes dans la rue. Sans parvenir à convaincre. MPD engagera dans la foulée un nouveau mouvement de grève au lendemain de Noël jusqu’à début janvier, et une manifestation à Paris le 5 janvier.   

Légende : manifestation des médecins libéraux du 1er décembre 2022. Crédit : Louise Claereboudt

 

 

"Je déteste l’hypocrisie dans la politique" 

Ces actions "concrétiseront le mouvement", lui donneront corps. Christelle Audigier saisit alors la main tendue par l’UFML, et prend part aux négos. Celle qui n’a occupé qu’un poste mineur dans un syndicat étudiant durant son internat à Lyon découvre les jeux de pouvoir. Sa mère, pharmacienne, était bien syndiquée, mais elle ne l’emmenait jamais aux manifs. "On ne parlait pas politique à la maison." Elle se heurte d’emblée à une certaine hostilité. "Au début, des syndicats se sont franchement opposés à nous, indique-t-elle, sans les citer. Ils s’opposaient à nos idées et à la structure même de notre groupe [asyndical et apolitique, NDLR]. C’était un véritable combat de lutter contre leurs idées conservatrices." "On a eu des bâtons dans les roues, on a dû défendre notre steak", se souvient la jeune femme, néophyte mais pas effrayée pour autant. "Je déteste la duplicité, l’hypocrisie qu’on peut retrouver dans ces milieux très politiques. Moi je suis franche. Si quelque chose ne va pas, je vais le dire et on cherche une solution. La politique, c’est beaucoup plus fin, compliqué", admet-elle. Pas le choix : "Pour arrêter de subir", il faut se prêter au jeu.  

La présidente de Médecins pour demain rencontre un autre obstacle, et cette fois, "l’ensemble des syndicats" en font les frais. "C’est que les négociations n’en étaient pas. La conduite dictée à la Cnam était bloquée. Il n’y avait aucune marge de manœuvre." Ce qui aura pour effet de provoquer la sortie collective de tous les syndicats de la table des négociations le 19 janvier 2023. Le patron de la Cnam n’hésitera pas à pointer du doigt ces médecins qui mettent en avant "des revendications tarifaires extravagantes voire indécentes" et "poussent très explicitement au déconventionnement, c’est-à-dire à une rupture irresponsable avec un système solidaire qui permet l’accès aux soins de tous". Un tacle à peine caché à Médecins pour demain. "Je pense que l’immense majorité des médecins libéraux ne se reconnaît pas dans ces caricatures", déclarait-il encore. 

"Des hystériques des réseaux sociaux", "des populistes"… Christelle Audigier balaye les critiques qui commencent à affluer d’un revers de la main, se targuant d’avoir "levé les œillères" des médecins. "On leur a fait réaliser que ce qui avait été proposé [par la Cnam] était inacceptable." "C’est un mouvement populaire", corrige-t-elle par ailleurs, taclant ses détracteurs avec assurance. Mettant toute son énergie dans ce combat, elle fait de Médecins pour demain une association le 9 février. "Pour officialiser notre existence" et "protéger nos membres". Le 14 février, la généraliste est invitée à déambuler aux côtés des leaders syndicaux et du président de l’Ordre des médecins lors d’une manifestation d’ampleur historique. Tous unis malgré leurs différences dans l’objectif de défendre une revalorisation de leur exercice et de crier leur opposition à la proposition de loi Rist sur l’accès direct aux kinés et infirmières, en cours d'examen au Sénat. Au total, entre 4500 (chiffres de la préfecture) et 10 000 médecins (chiffres des organisateurs) marcheront des Invalides au Panthéon, sous un soleil d’hiver.  

Le 9 juin, c’est contre la proposition de loi Valletoux jugée coercitive que l’association appelle les médecins libéraux à fermer leur cabinet – un bras de fer qui n’est pas terminé puisque les praticiens sont une nouvelle fois appelés à baisser le rideau, ce vendredi 13 octobre.  

 

"En six mois, je me crame" 

Christelle Audigier vit Médecins pour demain, mange Médecins pour demain, enchaîne les interviews. "Je me réveillais le matin, je faisais ça avant d’aller lever mes enfants. Je me couchais le soir, on continuait à discuter et on se disait bonne nuit avec les autres membres fondateurs", confie la trentenaire. "C’était une famille." Un investissement tel qu’elle finit par délaisser la sienne. "A un moment donné mes enfants étaient même devenus secondaires", confesse la jeune femme, généralement discrète sur sa vie privée. L’organisation qu’elle avait réussi à mettre en place finit par capoter au printemps. "Ma famille a pété un plomb à un moment donné parce que je n’étais plus du tout avec elle." Son activité en pâtit aussi. "J’avais réduit mon travail au cabinet de façon assez importante – de 30% je dirais." La Lyonnaise est éreintée par des mois de lutte acharnée. "Il fallait que je me recentre, et que je fasse un choix : ma vie privée ou MPD." "Le choix était simple", accorde-t-elle. "C’était inévitable, j’aurais emmené MPD dans le mur car je n’étais plus en mesure d’assumer mon rôle." Christelle Audigier quitte officiellement la présidence de l’association en juillet. Non sans "déchirements entre les membres fondateurs" : "c’était très compliqué"

C’est surtout pour la généraliste engagée "un déchirement de quitter le navire alors que je n’avais pas obtenu ce que je voulais obtenir", les négociations ne reprenant qu’à l’automne. "Ça fait partie de mes regrets, de ne pas avoir eu les épaules pour tenir jusqu’à la fin des négos. Quand je vois Corinne Le Sauder, Sophie Bauer, Jean-Paul Hamon, Jérôme Marty… Ils font ça depuis cinq, dix, vingt ans… Moi en six mois, je me crame", lâche-t-elle avec culpabilité. Si elle se dit "un peu déçue" d’elle-même, Christelle Audigier est aussi "fière" d’avoir été l’instigatrice de cette fronde. Une tâche difficile car "on n’est pas une profession de revendicateurs – je dirais même que durant nos études on nous soumet. Parce qu’on est médecins, on ne doit pas se plaindre." "Je suis très fière du travail accompli, j’ai vraiment beaucoup travaillé, exprime-t-elle avec émotion. Et je suis fière de voir que mes pairs sont prêts à se défendre eux-mêmes, reprennent confiance en leur propre valeur et en la valeur de leur métier."  

"J’ai reçu des encouragements, des remerciements, mais pour moi c’était presque normal", explique la trentenaire, qui tient à rappeler que MPD, c’est avant tout un travail d’équipe. "Je ne me rends pas compte à quel point j’ai changé la perception des médecins autour de moi, à quel point j’ai retenti dans leur vie de tous les jours, puisque ce ne sont pas des personnes que je connais personnellement", poursuit-elle, gênée mais touchée par les mots de ses confrères lorsqu’elle a annoncé son départ du bureau. "Certains m’ont dit avoir retrouvé de l’espoir grâce à ce mouvement", renchérit-elle, les yeux humides. "C’était une belle aventure…" 

 

"Qui suis-je ? Je ne suis qu'une bonne femme avec deux enfants" 

La généraliste ne peut s’arrêter de se demander pourquoi ils l’ont suivie, elle. "Qui suis-je ? répète-t-elle. Je ne suis qu’une bonne femme avec deux enfants." "Peut-être que j’étais au bon endroit au bon moment, peut-être que si je n’avais pas été là, ça aurait été quelqu’un d’autre", avance-t-elle humblement. Mais pour sa successeure, ça va plus loin que ça. "C’est une personne dynamique, qui sait ce qu’elle veut. Elle a su donner une orientation tout de suite au mouvement, encense la Dre Mélanie Rica-Henry, qui fait partie des tout premiers membres de MPD. Elle représente finalement par son âge, par le fait qu’elle soit une jeune femme, mère de famille, la société médicale aujourd’hui." "Elle a incarné son mouvement. Et a personnifié ce qu’est la médecine aujourd’hui, une profession très féminisée, avec des jeunes gens qui se doivent d’être courageux car ce n’est pas simple d’être médecins au 21e siècle", abonde le Dr Marty.  

"Médecins pour demain a su toucher une génération qui n’était pas touchée par les syndicats", reconnaît aussi le généraliste occitan. "Les syndicats ne communiquent pas hormis avec leurs syndiqués. Moi, qui n’étais pas syndiquée, on ne me proposait rien", explique Christelle Audigier, qui a pris les devants. "Les idées qu’on a ne sont pas extrêmement novatrices, mais MPD a pris la place que les syndicats n’ont pas su prendre", juge la praticienne. Si désormais, en ayant appris à leurs côtés, elle encourage ses confrères à voter massivement aux prochaines élections URPS, "pour pouvoir façonner les syndicats à leur image", la jeune femme ne souhaite pas voir le mouvement qu’elle a créé se muer en syndicat : "sa force est d’être transyndical. Je ne veux pas de guerre de paroisses. Il y a du bien partout. On peut prendre le meilleur de tous et avancer ensemble."  

 

"Maintenant je dors la nuit" 

Il y aura "un avant et un après Médecins pour demain", affirme la jeune femme, sereine. "Les médecins savent maintenant qu’ils ne sont plus seuls." Si elle ne préside plus le mouvement, qui a soufflé sa première bougie il y a peu, Christelle Audigier siège encore au conseil d’administration, et ne s’interdit pas, un jour, de reprendre un poste plus important. Mais pas avant d’avoir soufflé. "Je vais mieux. Maintenant je dors la nuit, plaisante la jeune femme. Pendant six mois je dormais quatre heures par nuit, je faisais des insomnies." Elle ne chôme pas pour autant : la généraliste est parvenue à la sueur de son front à concrétiser son projet de sortir de terre son propre cabinet. Il a ouvert fin septembre, et la généraliste croule "sous le travail", de nombreux confrères des alentours étant partis à la retraite. 

A côté de sa pratique de médecin de famille, la jeune femme a développé une pratique de médecine esthétique – un projet qu’elle nourrissait depuis de nombreuses années et pour lequel elle a suivi une formation. "ça commence doucement, ce n'est pas le même rythme et ça me plait." Pas question toutefois d’abandonner ses patients qui l’ont suivie dans son nouveau cabinet : "La médecine esthétique va me permettre d’investir dans la médecine générale, ce qui est quand même un comble. Les soins d’agrément sont mieux rémunérés que les soins vitaux…", ironise-t-elle.   

Derrière son regard azur et ses boucles dorées, on sent que le feu flambe encore. Mais avant d’envisager de reprendre les armes, Christelle Audigier place "toute [sa] confiance" en le nouveau bureau pour "tenir la barre" et faire avancer la cause des médecins libéraux. "Comme tout changement, il faut refaire son trou. J’ai été assez active donc je savais que la place que je laissais allait être assez grande. Mais ça tient, je suis fière d’eux", déclare-t-elle, émue.  

 

*système de messagerie instantanée créé par la société Facebook 

 

Bio express : 
1er mars 1987 : naît à Lyon
Septembre 2005 : entre à la faculté de médecine de Lyon
2019-2022 : part vivre en Allemagne
30 août 2022 : création du groupe Facebook Médecins pour demain
9 février 2023 : Médecins pour demain devient une association
Juillet 2023 : elle quitte la présidence du mouvement 

2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de Alain Corneil
786 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
bravo. Cinquante euros point barre sans rosp sans forfait médecin traitant. Redevenir libre Ce qui a été la base de la médecine libérale et ne dépendre que des honoraires payés par les patients. Le
Photo de profil de Francois Cordier
1,4 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Madame la Docteure Christelle AUDIGIER Chère Consoeur, vous fûtes fort courageuse de vous engager dans une représentation du malaise de la profession de soignant libéral, mais je crois que nul n'obt
Photo de profil de Christophe Juniot
40 points
Médecine générale
il y a 1 an
Bravo Christelle ! de nous avoir donné l'impulsion de sortir la tête de l'eau devant le mépris incomparable de ces gouvernements destructeurs...
 
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