Mon espace santé : près de 80% des médecins généralistes l'utilisent "systématiquement"
Alors que plus de 11 millions de Français ont déjà activé leur compte Mon espace santé, l’Agence du numérique en santé (ANS) dresse un premier bilan de son utilisation par les professionnels du secteur libéral. Ainsi, "77% des généralistes [confient] alimenter systématiquement le dossier médical de leur patientèle".
Vendredi 26 avril, l’Agence du numérique en santé (ANS) a dressé le premier bilan de l’expérimentation de Mon espace santé. Si aujourd’hui l’outil est utilisé par plus de 11 millions de Français, qu’en est-il des professionnels de santé du secteur libéral ? Pour le savoir, l’ANS a analysé leurs retours d’expériences.
La majorité des professionnels libéraux estiment tout d’abord être convaincus par "les bénéfices apportés par Mon espace santé sur la qualité de la prise en charge" des patients. Ils soulignent cependant un "manque de temps" pour expliquer son intérêt aux patients. Ces derniers peuvent parfois avoir des "réactions réfractaires violentes", pointe l’ANS. "Il y a un devoir de sensibilisation, pour leur rappeler que c’est sécurisé, constate Nelsa Louro, responsable de mission à l’ANS. Il faut que les professionnels de santé aient les bons outils de langage."
Les médecins ont, en effet, noté que les patients étaient plutôt "réceptifs, une fois qu’ils avaient été informés", rapporte-t-elle, pointant en particulier les patients âgés. Plusieurs professionnels mentionnent également un manque de connaissances notamment sur "la démarche de qualification de l’identifiant national de santé (INS)", qui consiste à "vérifier la concordance entre l’identité numérique et le patient en face de soi". Ils recommandent pour cela "de promouvoir la formation aux usages du numérique en santé dans les formations médicales".
L’ANS a également analysé les réponses des professionnels de santé selon leur profession. Du côté des généralistes, "77% alimentent le dossier médical de leur patientèle systématiquement", en particulier les données relevant des vaccinations, des ordonnances et des comptes-rendus. L’ensemble de la profession reconnaît en revanche, le consulter occasionnellement, notamment pour les renouvellements d’ordonnance, pour les nouveaux patients… "Pour ceux qui ne consultent pas régulièrement, cela est lié à des problématiques techniques ou un manque de ressources. Il y a un temps d’appropriation qui doit se faire", estime Nelsa Louro.
Des problèmes techniques persistent
Les généralistes ont, en effet, mentionné des "lenteurs au niveau du téléservice INS intégré (INSi)", avec des "messages d’erreur". Ils déplorent aussi le fait que la messagerie de la plateforme "ne soit pas intégrée au logiciel métier", ainsi qu’une méconnaissance de cette fonctionnalité par les patients. Ils constatent également des "éléments [ajoutés au dossier des patients] qui ne sont pas toujours pertinents" de la part des professionnels des centres hospitaliers.
Pour une meilleure utilisation, la moitié des généralistes propose donc de déléguer certaines tâches au secrétariat comme les récupérations de données de suivi coordonné, de dépistage, de vaccination… "C’est un sujet en cours d’investigation", précise Nelsa Louro. Les médecins spécialistes semblent, eux, avoir davantage "le réflexe d’aller consulter le dossier médical et d’envoyer les comptes-rendus d’imagerie via les messageries", assure la responsable de mission. Chez les pharmaciens, 66% consultent les dossiers médicaux. Mais, ils déplorent une utilisation "chronophage", avec le "besoin de rescanner les ordonnances". Les infirmières constatent, elles, un "manque de contribution des professionnels de santé notamment au niveau des vaccins». Les sages-femmes appellent quant à elles à "fluidifier la navigation".
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